Un groupe de candidats indépendants à l’élection présidentielle du 28 décembre 2025 a exprimé publiquement son inquiétude et sa frustration face aux difficultés rencontrées pour remplir les conditions de parrainage. Lors d’une déclaration faite ce lundi 27 octobre 2025 à la Maison de la Presse, Mandiouf Mouro Sidibé, porte-parole du groupe, a mis en lumière des dysfonctionnements majeurs et un « blocage politique et institutionnel » qu’ils jugent contraire à l’esprit démocratique.
Le grief principal soulevé par les candidats indépendants concerne le processus de parrainage par les élus locaux. Selon M. Sidibé, le Code électoral et les formulaires de parrainage n’auraient été officiellement remis que le 17 octobre 2025. Or, les candidats devaient déjà avoir déposé une lettre d’engagement dès le 9 octobre 2025, soit une exigence antérieure à la connaissance du contenu précis du Code électoral.
L’incohérence se situe également dans l’application de l’article 43 du Code électoral, qui exige le parrainage par des « maires élus ». En l’absence de maires élus, l’administration est assurée par des « présidents de délégations spéciales », des responsables nommés. Or, le groupe dénonce le refus de ces derniers de signer leurs formulaires de parrainage, créant de fait une impossibilité réglementaire de se présenter : « Ce refus, bien que conforme à la lettre du Code électoral qui stipule que le parrainage doit être effectué par des maires élus, révèle une incohérence dans l’application du texte », a déclaré Mandiouf Mouro Sidibé, soulignant que ce scénario contrevient au principe démocratique selon lequel les élections devraient avoir lieu de la base au sommet.
Le porte-parole des indépendants a mis en évidence un potentiel conflit d’intérêts. Il a affirmé que la plupart des présidents de délégations spéciales ont invoqué la nécessité de se référer à leur hiérarchie, soit l’autorité qui les a nommés : « Il se trouve que cette même autorité semble être candidate à l’élection présidentielle, créant ainsi une situation évidente de conflit d’intérêts, car nul ne peut être à la fois juge et parti », a-t-il précisé.
Le groupe va plus loin en évoquant de possibles parrainages illégaux impliquant certains présidents de délégations spéciales.
Les candidats indépendants ont également dénoncé leur exclusion par la Direction générale des élections (DGE) de la session de présentation du chronogramme opérationnel de la présidentielle le 12 octobre 2025, ainsi que l’absence de réception des formulaires d’aide de candidature, contrairement aux partis politiques. Une telle exclusion, selon eux, « remet en cause le principe d’inclusivité et compromet la transparence du processus électoral ».
Fort de ces constats, le groupe des indépendants a formulé des exigences claires, visant à garantir l’équité du scrutin, notamment : Une révision immédiate des conditions de parrainage afin qu’elles soient accessibles à tous les candidats; La reconnaissance du parrainage citoyen permettant aux électeurs inscrits de parrainer librement le candidat de leur choix; La suspension du parrainage institutionnel par les délégations spéciales tant que les maires élus ne seront pas en fonction; L’ouverture d’un dialogue inclusif avec la DGE et le ministère de l’Administration du territoire.
En conclusion de leur déclaration, Mandiouf Mouro Sidibé a informé avoir déposé une requête auprès de la Cour suprême concernant ces désagréments, annonçant que la suite de leur action dépendra de la décision de cette institution.
Gnima Aïssata Kébé










