En marge de la présentation du document de cadrage des missions gouvernementales pour l’année 2025 ce vendredi 20 juin , le Premier ministre guinéen Amadou Oury Bah a mis l’accent sur une refonte nécessaire de la gouvernance ministérielle. Il a notamment souligné l’importance de clarifier les rôles et de renforcer la collaboration entre les ministres et les secrétaires généraux des départements.
« Il faut que cela cesse : un secrétaire général vu comme un rival, un ministre perçu comme un obstacle. C’est une guerre de tranchées contre-productive », a-t-il dénoncé devant des responsables gouvernementaux.
Le Premier ministre a plaidé pour une complémentarité constructive entre les deux fonctions, insistant sur la nature politique et transitoire du poste de ministre, par opposition à celle de secrétaire général, pilier administratif permanent de l’État. Selon lui, les secrétaires généraux doivent être reconnus comme des professionnels de carrière, garants de la continuité institutionnelle, indépendamment des alternances politiques.
Dans un souci de performance et de transparence, le chef du gouvernement a également annoncé la mise en place d’un mécanisme rigoureux d’évaluation des ministères : « Cette année, nous avons commencé : auto-évaluation, rapports mensuels, évaluation intermédiaire en août-septembre, et évaluation finale en novembre-décembre. Le rapport sera remis au Président de la République », a-t-il détaillé.
Les critères ne seront pas laissés à la subjectivité. La nature des dépenses fonctionnement ou investissement , la capacité d’exécution budgétaire, ou encore l’efficacité des établissements publics à caractère administratif (EPA) sous tutelle, seront des éléments clés dans l’attribution des scores de performance.
Au delà des aspects techniques, Amadou Oury Bah a développé une vision managériale du rôle de ministre : « Le ministre n’est pas un expert en tout. Il est un manager, un homme-orchestre qui doit savoir faire jouer toutes les compétences autour de lui pour produire les résultats attendus. Être ingénieur ne signifie pas savoir diriger une entreprise. L’administration n’échappe pas à cette logique, » a-t-il illustré.
Le Premier ministre a conclu en rappelant que la réforme structurelle de l’administration est une priorité pour garantir la solidité de l’État, face aux transitions politiques: « L’État reste, parce qu’il repose sur des hommes et des femmes compétents, formés, et constants dans leurs fonctions », a-t-il martelé.
Gnima Aïssata Kébé