Au moins 8777 cas de cancer sont détectés en Guinée, chaque année. Vingt-quatre (24) cas diagnostiqués par jour sur tous les sites confondus, avec un(1) décès toutes les 90 minutes, dans le pays. Ces informations viennent du responsable du service de cancérologie de l’hôpital national DONKA. Il s’est exprimé sur cette pathologie dans une interview,ce lundi à l’occasion de la semaine nationale de lutte contre le cancer décrété du 13 au 19 mars.
De son entrée de jeu, le professeur Bangaly Traoré a d’abord définit le cancer, dans sa globalité. selon lui,le cancer est l’ensemble de plusieurs maladies, caractérisées par la tumeur, constitué de cellules anormales, dont tous les organes peuvent être le siège de son développement.
Ensuite il revient sur les différents types de cancers, et de leur manifestation : « Le cancer du col de l’utérus, naturellement, c’est un cancer qui ne se voit que chez la femme. Mais quand on regarde tous les types de cancers, c’est le plus fréquent. On dénombre à peu près 2551 cas l’année, pour près de 1 663 décès. Le cancer du col, en termes de fréquence, est suivi par le cancer du foie, le cancer de la prostate, le cancer du sein, le cancer de l’estomac et d’autres cancers, » a-t-il expliqué.
En outre,il fait comprendre que le cancer à lui seul est une maladie non transmissible : « Il fait partie des maladies non transmissibles. C’est comme le diabète, l’hypertension et autres. Ce sont des maladies chroniques. Par contre, un des facteurs favorisant le cancer, ça peut également être des infections. Des infections qui sont, elles, transmissibles. Par exemple, le cancer du foie, il est associé à l’infection par les virus de l’hépatite B et C. Et ça, ce sont des infections qui sont transmissibles. Mais ça ne fait pas du cancer du foie une maladie transmissible. Le cancer du col de l’utérus également; 90% des cancers du col de l’utérus sont associés à l’infection par le virus du papillome humain, qui est un virus à transmission sexuelle. Mais ça ne fait pas du cancer du col de l’utérus une maladie transmissible, » a rappelé professeur Bangaly Traoré.
S’agissant du traitement du cancer, il y en a plusieurs types : « Il y a l’intervention chirurgicale qui consiste soit à enlever l’organe atteint, donc c’est l’ablation totale de l’organe qui est atteint, ou bien à conserver, enlever partiellement l’organe atteint, donc en enlevant la maladie et en conservant l’organe. Il y a aussi la chimiothérapie. C’est un traitement qui consiste à donner des médicaments anticancéreux qui ont des propriétés chimiques qui détruisent la cellule cancéreuse partout où elle est dans l’organisme. Il y a l’immunothérapie qui vise à inhiber l’immunité des cellules cancéreuses, donc à détruire le cancer en stimulant ou en renforçant l’immunité de l’organisme. Donc ça permet d’éliminer les cellules cancéreuses. Il y a la radiothérapie qui consiste à traiter le cancer par des radiations ionisantes. La maladie, à tous les stades, peut faire l’objet de traitements, mais ça dépend de l’objectif visé. Plus le cancer est diagnostiqué précocement, plus le traitement vise à guérir le patient. Quand la maladie est avancée, on cherche à améliorer le poids de la maladie sur l’organisme et à faire en sorte que le malade puisse vivre avec sa maladie. C’est ce qu’on appelle des soins palliatifs. Les soins, le confort, l’amélioration de la qualité de vie permettent au patient de vivre avec samaladie et avec moins de problèmes. Quand la maladie est avancée ou si c’est associé à des complications. Oui, il y a un problème de suivi, mais ça peut être suivi et qu’il y ait des complications. Mais quand la maladie est traitée, il y a moins de risques de survenir des complications. Mais ça peut survenir, » a fait savoir le spécialiste de en cancérologie.
Comme plusieurs autres maladies, le cancer peut aussi être prévenue de plusieurs manières : « La prévention est de deux sortes, voire trois. La prévention primaire, c’est éviter les facteurs favorisant ou bien renforcer la résistance de l’organisme. Alors, quels sont les facteurs qu’on peut éviter? C’est la consommation du tabac par exemple, la consommation de l’alcool. Une alimentation saine et équilibrée. Par exemple, riche en fruits et légumes, moins de gras, moins de protéines. La pratique de l’activité physique régulière, le sport, diminue le risque de cancer. Pour les infections, on peut vacciner contre l’hépatite B, pour minimiser les cancers du foie et d’autres cancers associés. On peut faire aussi la vaccination contre les virus du papillome humain, pour minimiser les cancers du col de l’utérus. Ça, c’est la prévention primaire. Le cancer du sein, c’est avoir un mode de vie sain. Le cancer du sein, c’est associé aussi à des problèmes d’alimentation. C’est associé à l’obésité. Donc il faut faire la prévention 0530, c’est-à-dire ne jamais fumer, consommer le tabac. Pratiquer une activité physique régulière et consommer régulièrement les fruits et légumes. Ça, c’est la prévention première. La prévention secondaire, c’est que la maladie soit elle est là, ou elle est à une étape où ce n’est pas encore cancer. Donc c’est le pré-cancer. La prévention secondaire consiste à découvrir et traiter les pré-cancers. Ceux des personnes qui sont comme toi et moi, en bonne santé apparente. Donc on découvre la maladie au stade pré-cancereux, et on traite pour éviter l’apparition du cancer, ou bien on découvre la maladie tout à fait au début, et on traite pour amener la guérison de la maladie. La prévention tertiaire consiste à prendre soin des patients qui sont déjà traités, en tenant compte de tous leurs besoins. Si elle est à l’entendre, le pourcentage de la maladie inquiétée, » signal t-il.
« Le taux de guérison du cancer dépend de l’organe qui est atteint, du type de cancer. Il est très variable. Mais il faut savoir que, globalement, la guérison du cancer dépend du stade au diagnostic. Plus le stade est précoce, le cancer est guéri. Mais plus le stade est avancé, plus les chances de guérison sont minimes » dira professeur Bangaly Traoré, chef du service de cancérologie à l’hôpital national DONKA.
Gnima Aïssata Kébé