À la veille du 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, les Garages du Gouvernement mettent en lumière leurs « amazones ». Une trentaine de femmes, dont 22 titulaires et une dizaine de stagiaires, évoluent dans ce secteur traditionnellement masculin. Sur le terrain, elles s’affirment et exercent pleinement leur métier de mécaniciennes.
Ce vendredi 7 mars 2025, la Direction générale des Garages du Gouvernement a organisé une immersion pour mettre en avant ces professionnelles en action. Une visite qui a permis de constater leur savoir-faire et leur engagement dans le domaine de la mécanique.
Des femmes en pleine action !
Dans un pickup tout juste envoyé pour un contrôle, Binty Dabo lance l’opération de diagnostic. Installée dans la cabine, elle passe en revue tous les paramètres du véhicule. « J’ai fait le diagnostic du véhicule pour détecter les pannes », explique-t-elle. Une fois cette étape achevée, l’engin est « orienté vers une autre section : Ça peut être côté mécanique ou électrique », précise-t-elle.
Vêtue de son uniforme vert et coiffée d’un casque blanc, la mécanicienne ne passe pas inaperçue lorsqu’elle prend en charge le véhicule. Depuis six ans, cette diplômée de l’École nationale des arts et métiers (ENAM) de Matam exerce son métier avec passion. « Je suis heureuse et fière de ce que je fais. Nous devons titiller les hommes. Je peux travailler sur n’importe quel véhicule, qu’il soit à essence ou diesel. Je demande aux autres femmes de faire comme nous, parce que ‘’le premier mari d’une femme, c’est son travail’’ », lance-t-elle avec détermination.
Un peu plus loin, d’autres femmes manipulent un pont élévateur, contrôlant les suspensions et détectant d’éventuelles pièces défectueuses. Dans l’atelier de peinture, certaines s’affairent aux dernières retouches d’un véhicule fraîchement peint, utilisant les appareils de séchage avec dextérité.
Pendant ce temps, un autre groupe passe au scanner le moteur d’un véhicule en panne.
« Ici, on fait l’expertise sur le moteur. Si le véhicule ne démarre pas ou s’il broute, moi-même j’essaie de le démarrer pour écouter le bruit du moteur. Après, je vérifie le jaugeage, la viscosité de l’huile, le collecteur d’admission et le renifleur. S’il y a de l’huile dans le renifleur, c’est que les segments sont grippés, donc le véhicule ne peut pas démarrer. Cela peut même provoquer l’arrêt brusque du moteur », explique Hadja Djouma Doumbouya, spécialisée dans la section moteur des garages du Gouvernement. Pour elle, exercer ce métier est un rêve d’enfance devenu réalité. « Depuis l’enfance, j’aime ce métier. Après mes études primaires et secondaires, je suis allée faire la mécanique à l’ENAM. Et aujourd’hui, je suis très heureuse, je m’épanouis dans ce métier », confie-t-elle.
Un engagement pour la promotion du genre !
Cette immersion visait à promouvoir la place des femmes dans un domaine encore largement masculin. Une ambition chère au Directeur général des Garages du Gouvernement, Abdoulaye Sinkoun Kaba. Dès sa nomination, il a engagé son équipe dans un processus de renforcement des capacités des femmes employées dans ces garages.
« La première chose que nous avons faite, c’est de recenser les femmes, identifier leurs carences et les mettre en formation, que ce soit en mécanique, en électricité, en peinture, etc. Aujourd’hui, ces dames accomplissent un travail extraordinaire et font notre fierté. Vous savez, ce métier est généralement réservé aux hommes, mais nous prouvons qu’il peut être accessible à toutes et à tous. Avec la vision Simandou 2040, nous comptons former encore plus de femmes pour qu’elles puissent servir notre pays », souligne-t-il.
Les garages du Gouvernement accueillent également de nombreux stagiaires issus des écoles professionnelles, notamment de l’ENAM, afin de leur offrir une formation pratique et un perfectionnement dans leur domaine.
Des perspectives ambitieuses !
Les ambitions du projet ne s’arrêtent pas là. Le Directeur général annonce la mise en place de garages régionaux pour étendre cette dynamique à l’intérieur du pays. « À ce jour, nous avons pour projet d’ouvrir sept garages régionaux à Kindia, Boké, Mamou, Labé, Faranah, Kankan et N’Zérékoré. Et ces dames qui travaillent actuellement aux garages du Gouvernement, nous comptons les envoyer là-bas afin d’encourager nos sœurs qui sont en région », précise-t-il.
Par cette initiative, les Garages du Gouvernement démontrent que la mécanique n’est plus l’apanage des hommes. Ces femmes, par leur engagement et leur expertise, incarnent une nouvelle génération de professionnelles prêtes à relever tous les défis du métier.
Alpha