Depuis 2 semaines maintenant, les femmes du marché Cobayah manifestent. Pour cause, la récupération de leur marché par un opérateur économique nommé Foula Bah qui se réclame propriétaire du domaine. Pour mettre fin à ses discussions, le ministre de l’urbanisme, de l’habitat, et de l’aménagement du territoire chargé de la récupération des domaines spoliés de l’Etat a fait appel aux parties concernées dans son département; ce mercredi 8 mai 2024 pour trouver solution à ce problème.
« Nous sommes la délégation spéciale qui vient tout juste d’être installée et notre arrivée a coïncidé avec ce problème à Cobayah. Donc nous nous sommes impliqués très rapidement pour pouvoir faire régner la quiétude sociale dans la commune de sonfonia. Nous avons accompagné nos mamans, nos sœurs à venir voir comment est ce qu’on peut faire pour une sortie de crise. Nous avons eu l’information aujourd’hui que le président de la république a instruit le ministre de l’habitat de construire un nouveau marché pour le quartier Cobayah de la commune de sonfonia. Nous sommes satisfaits pour cela et nous le remercions. En attendant,nous allons aussi trouver des solutions le temps que l’appartenance de ce domaine soit situé. Il y’a un marché qui était déjà établi pour Cobayah, celui là va être aménagé très rapidement pour pouvoir recevoir les femmes qui vont vendre dans ce marché là. Nous travaillons avec les techniciens du ministère de l’habitat pour faire en sorte qu’elle puisse leur rétablir dans leur droit et continuer leur marché » explique Madina Dansoko, présidente de la délégation spéciale de Sonfonia
Le dossier n’est pas encore tranché. Les autorités vont mettre sous scellé le site en conflit. Pour Générale Mahawa Sylla, gouverneure de la ville de Conakry, un abris sera trouvé aux femmes vendeuses en attendant la construction d’un marché moderne.
« Aujourd’hui, celui qui se réclame propriétaire est guinéen, les femmes sont guinéennes et c’est l’Etat qui départage. Donc c’était l’objet de cette rencontre, sur instruction de monsieur le président de la République. Il fallait dire aux femmes de se calmer, et qu’une solution pour la toute dernière fois va être trouvée pour le bonheur des femmes de Cobayah, par rapport à la construction d’un marché moderne. Le site sur lequel il y a problème va être scellé dès demain matin. Aucun des deux parties ne va exercer là-bas. Et dès demain, une décision va être définie afin de s’installer là-bas, faire leur activité quotidienne, pour attendre la construction du marché que le président de la République a instruit à monsieur le ministre de l’habitat. On dit aux femmes de se calmer, et continuer à sensibiliser les enfants, pour le bonheur de tous les Conakrykas, plus particulièrement la population de Kôbayah, pour que nous sortons définitivement, de ce problème ».
À propos du site du marché de Kobaya, l’opérateur économique Foula Bah est détenteur d’une décision de justice. Mais le gouvernement qui réclame la paternité des lieux va également saisir la cour suprême pour tenter de casser la décision favorable à l’opérateur économique a dit le ministre de l’urbanisme, Mory Condé.
« Après avoir écouté les dames nous nous sommes rendus compte que c’est en 2003 que le ministre de l’urbanisme d’alors avait décidé d’attribuer ce domaine à cet opérateur économique qui était déjà occupé par les riverains, en 2009 voulant jouir de ses droits sur sa propriété, il intente un procès contre ceux qui occupaient les lieux, et un jugement a été rendu en faveur du monsieur, le procureur général d’alors avait pris une demande de réquisition pour faire exécuter la grosse du jugement qui était en faveur de l’opérateur économique , dont malheureusement l’exécution n’a jamais été effective sur le terrain. En 2016, le ministre de l’urbanisme d’alors ayant constaté que le lieu était un bien public dans le temps, avait pris une décision de le remettre dans le portefeuille de l’Etat. Mais fort malheureusement, cet arrêté n’avait pas été signifie aux juridictions compétentes, qui avaient reçus les documents du monsieur qui clamait sa propriété sur le domaine. En 2023 monsieur Foula Bah a saisi la juridiction, afin que la justice puisse l’aider à travers les auxiliaires de la justice notamment la gendarmerie pour exécuter la décision qui a été rendue en sa faveur depuis 2010. Et ce qui a été fait par le procureur général Fallou Doumbouya, vous le savez juridiquement lorsqu’une décision est rendue son exécution est obligatoire, donc le procureur a mis les auxiliaires en mouvement pour qu’elle (décision) soit rendue. Sauf que, comme je le dis que la justice ne savait que l’Etat représenté par le ministère de l’urbanisme avait remis le domaine dans le portefeuille de l’Etat. Et le jugement qui avait été rendu l’Etat n’était présent au procès, donc c’était entre l’opérateur économique et les citoyens du quartier Cobayah et les autres riverains. Donc pour les habitants l’endroit était déjà un bien public dont ils peuvent jouir de leur droit. Aujourd’hui nous avons écouté les dames comme je le dis à l’entame elles nous ont apporté une copie de l’arrêté sur la quelle elles fondent leur argument pour dire qu’elle ne doivent pas quitter. Et de l’autre côté nous avons reçu le document attestant que le domaine a été vendu à monsieur Bah, nous avons demandé aux dames de rentrer qu’on a adressé une lettre à la cour suprême, en attendant qu’elle nous réponde de rester calme » dit-il.
En attendant, ni monsieur Foula Bah, ni les dames ne doivent user de leur droit sur les lieux. Le domaine est scellé jusqu’à ce que la cour suprême donne une réponse.
Gnima Aïssata Kébé