Les débats se sont poursuivis dans l’affaire de L’ancien ministre Ibrahima Kourouma, et son DAF Mohamed 5 Sankhon ce mercredi 22 janvier 2025, devant la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières. A l’entame de l’audience, maître Pépé Antoine Lamah l’un des avocats de la partie civile a demandé à ce que les débats soient renvoyé à une autre date , parce qu’il n’a pas reçu les supports à temps. Par conséquent, il n’est pas prêt à poser des questions. Chose que le président de la cour a rejeté, avant de passer à l’interrogatoire du prévenu Ibrahima Kourouma, ancien ministre de l’enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation (janvier 2011- février 2017), ensuite ministre de la ville et l’aménagement du territoire ( septembre 2017 au 5 septembre 2021).
Yagouba Conté, président de la cour demande à Ibrahima Kourouma à nouveau, s’il reconnaît les faits de détournement d’une somme de 6 milliards de francs guinéens et quelques, qui lui sont reprochés. L’ancien ministre rejette à nouveau les chefs d’accusations retenus contre lui.
Président Yagouba Conté : Quels sont vos rapports avec le DAF?
Ministre Kourouma : le service financier est nommé par le ministère des finances. Je n’ai pas de rapport personnel avec le DAF, je ne suis que l’ordonnateur. Toutes les activités Financières passent par la DAF, tout ce qui est à faire comme dépense ne me revient pas… Ces montants dites non justifiés, c’est parce que ceux qui doivent les justifier n’ont pas été touché. Jamais je n’ai été appelé pour me parler de cette somme. Et ce n’est même pas à moi de justifier les dépenses. Je rejette en bloc ce montant qu’on dit être détourné. Monsieur le président, c’est les services techniques qui pourront justifier ces montants
Président Yagouba : en votre qualité d’ordonnateur, est ce que vous vous immiscer dans l’affaire du budget ?
Ministre Kourouma : la loi m’interdit cela.
Président yacouba: c’est vous qui signez tout. Donc vous signez comme ça, sans vérifier ?
Ministre Kourouma : je n’ai aucune possibilité de m’imposer à ce le DAF fait….
Président Yagouba : vous avez quand même le pouvoir de décider
Ministre Kourouma : non, parce que c’est un appel d’offre, je n’ai pas la possibilité d’imposer un marché
C’est les directeurs qui gèrent les examens
Président Yagouba: vous êtes également là pour les faits d’enrichissement illicite, quels sont vos biens ?
Ministre Kourouma : j’ai d’abord 2 maisons, une à Beyla( 3 chambres salon 2 douche), une que je suis entrain de terminer à Lambangni, même chose que celle de Beyla (3 chambre salon, 2 douche). Je dois payer 600 millions pour la maison inachevée à Lambangni. Je l’ai acheté en 2011. Pour l’heure, je suis à 250 millions de paiement.
Président Yagouba: en plus de vos deux maisons quels sont vos biens ?
Kourouma : j’ai 2 terrains à Conakry (2 parcelles de 400 mètre carré); A Beyla aussi.
Président Yagouba Conté : Est ce que vous avez des comptes bancaires ? Et vous avez combien dans ces comptes ?
Ministre Kourouma : Oui, j’ai deux comptes bancaires. En rentrant en prison mes deux comptes ne faisaient pas 100 millions de francs guinéens.
Président Yagouba : Depuis quand vous avez une pharmacie, et quels sont les revenus de cette pharmacie ?
Ministre Kourouma : Depuis 2007, monsieur le président, et elle rentabilise 45 millions par mois…
Après avoir répondu aux questions du président de la cour, le prévenu Ibrahima Kourouma s’est prêté aux questions du ministère public représenté par Marcel Malick Oularé.
Ministère public : Vous êtes né en Côte d’Ivoire ?
Mininstre Kourouma : Oui, j’y ai étudié également jusqu’au lycée .
Ministère public : 6 milles livres ont été accordé à votre département, et on a vu ces livres là sur le marché, comment avez-vous géré cette situation ?
Ministre Kourouma : la gestion des livres ne m’incombre pas. Tous ces livres ont été offerts gratuitement . Quand il y’a eu une situation de ce genre, tous ceux qui ont été impliqué ont perdu leur poste.
Ministère public : Pourquoi vous l’avez fait ?
Ministre Kourouma : C’est parce que j’étais responsable.
Ministère public : Qui défend le budget ?
Ministre Kourouma : C’est le ministre.
Ministère public : Pourquoi vous dites alors que vous n’êtes pas imissé à la gestion de ces montants dont on vous accuse?
Kourouma : C’est parce que c’était géré par les services techniques.
Ensuite les avocats de la défense ont encore demandé la remise en liberté de leur client, après une détention de 33 mois. De discussions en discussions le président de la cour a rejeté à nouveau la demande, avant de renvoyer au 29 janvier 2025, pour la suite des débats.
Gnima Aïssata Kébé