Dans un récent courrier daté du 22 juin 2023, le Premier ministre, Dr Bernard Goumou, a sollicité les chefs des départements ministériels pour proposer des permutations des directeurs généraux et directeurs généraux adjoints des organismes publics. Cette directive a suscité de vives réactions au sein de l’opinion publique, alimentant les soupçons d’un favoritisme et d’un népotisme préjudiciables à l’administration publique.
La demande du Premier ministre a été perçue par de nombreux observateurs comme une manœuvre visant à permettre aux collaborateurs du président d’exercer un contrôle accru sur certains services en nommant leurs protégés à leur tête. Cette suspicion s’inscrit dans un contexte de transition politique où la durée est déjà limitée, incitant le président de la transition à faire preuve de discernement pour éviter les pièges tendus par des individus malveillants cherchant à entraver les actions en cours pour le pays.
L’impact de ces permutations sur la qualification de l’administration publique reste une question sans réponse claire. Les critiques mettent en avant l’amateurisme, le copinage et le népotisme qui semblent gangrener l’administration, ce qui frôle parfois le ridicule. Dans un tel contexte, les mutations en cours apparaissent non seulement inopportunes, mais aussi superflues.
Il est essentiel de souligner que la situation actuelle ne se prête guère à ces permutations. La transition politique demande une attention soutenue et un engagement envers le bien-être du pays, plutôt que des décisions potentiellement préjudiciables à l’administration publique.
Il est donc nécessaire que les autorités compétentes prennent en considération les inquiétudes exprimées par l’opinion publique et réévaluent la pertinence de ces permutations dans le contexte actuel. La priorité devrait être accordée à la stabilité et à l’efficacité de l’administration publique, afin de répondre aux défis urgents auxquels le pays est confronté.
En conclusion, les permutations des directeurs généraux suscitent des critiques et des doutes quant à leur impact sur la qualification de l’administration publique. Dans un contexte de transition politique, il est essentiel de faire preuve d’intelligence situationnelle pour éviter les pièges potentiels et œuvrer véritablement pour le bien du pays. Il est primordial que les décisions prises reflètent les intérêts nationaux plutôt que des considérations personnelles ou partisanes.
Abdourahamane Nabé