(Conakry, jeudi 13 août 2020) – L’Agence nationale d’inclusion économique et sociale (ANIES) lance ce jeudi la Phase 2 de son plan d’urgence contre la Covid-19. Cette étape portera principalement sur les transferts monétaires, qui seront d’abord concentrés à Conakry, épicentre de la maladie en Guinée, avant d’être étendue progressivement à l’intérieur du pays.
« Des mesures fortes sont décidées pour protéger davantage nos concitoyens (contre la Covid-19), notamment les plus vulnérables d’entre eux », avait annoncé le Premier Ministre, Ibrahima Kassory Fofana, dans un discours prononcé le 23 juin dernier et marquant le lancement de la Phase 2 de la mise en œuvre du Plan d’urgence contre la Covid-19.
Les premiers transferts monétaires, qui seront effectués d’ici septembre prochain, concernent 240 000 ménages. Chaque ménage recevra mensuellement, pendant six mois, la somme de 250 000 GNF. L’objectif, selon les responsables de l’ANIES, est de porter assistance aux couches vulnérables dans ce contexte de Covid-19 et de lutter contre la pauvreté en les soutenant davantage comme souhaité par le Chef de l’Etat et son Gouvernement.
Deux opérateurs choisis
Dans la Zone spéciale de Conakry, point de départ des transferts monétaires et de la distribution des vivres, 43 976 ménages éligibles ont été recensés. Ces ayants droit sont répartis dans les 77 quartiers des cinq (5) communes de la capitale qui étaient concernées par la première phase de collecte des données économiques et sociales. Les 17 000 ménages, reconnus extrêmement pauvres, recevront les transferts monétaires tandis que les 25 000 restants de la base de données bénéficieront de kits alimentaires.
Les opérations de transferts monétaires se poursuivront au mois de septembre prochain. Elles seront à ce moment-là concentrées à l’intérieur du pays, dans les 9 autres préfectures pilotes du déploiement du programme de l’ANIES (Kindia, Forécariah, Gaoual, Dabola, Kouroussa, Kérouané, Mamou, Tougué et Beyla), au bénéfice de près d’un million de personnes.
Deux opérateurs de paiement, Yup SGBG et Ecobank, ont été recrutés pour effectuer les transferts de bout en bout. Ils vont utiliser la technologie de surveillance et de paiement électronique pour effectuer les versements en faveur des personnes en situation de pauvreté.
Pour la phase pilote de déploiement de l’ANIES sur le terrain, l’Institut national de la statistique (INS), spécialisé dans les questions de statistique et les enquêtes au niveau national a collecté les données économiques et sociales des personnes en situation de pauvreté, sur la période de novembre 2019 à mars 2020. Á date 1 million 482 mille 674 Guinéens, soit 40% de la couche la plus vulnérable, ont été recensés.
Un ménage, un QR code
L’ensemble du territoire national devrait être couvert par le recensement avant la fin de l’année 2020, ce qui va porter la base de données à six (6) millions de Guinéens. Cette étape sera complétée par l’enrôlement biométrique par IDEMIA. Chaque ménage recevra un QR code devant servir à des fins d’enregistrement biométrique.
L’ANIES, en tant qu’instrument central du Gouvernement pour la promotion de l’inclusion sociale, supporte la composante sociale de la riposte économique gouvernementale à la Covid-19. Elle contribue à hauteur de 439 milliards de francs guinéens (46 millions de dollars) à la lutte contre la pandémie. Cette contribution est financée par des économies réalisées sur son budget 2019, une très grande partie de son budget 2020, et le tiers du financement reçu de la Banque mondiale pour la période 2020-2024 (70 millions de dollars).
Il convient de rappeler que sur le budget global de 439 milliards GNF, les transferts monétaires représentent à eux seuls 428 milliards GNF, soit 97% du budget total.