Un an après la catastrophe du stade du 3 Avril de N’Zérékoré, la douleur reste vive et les interrogations demeurent. Le 1er décembre 2024, la finale d’un tournoi doté du trophée Général Mamadi Doumbouya avait tourné au drame, plongeant des dizaines de familles dans le deuil. Selon le collectif d’avocats des victimes, au moins 140 personnes ont perdu la vie, 11 ont été blessées et 5 demeurent introuvables.
Douze mois plus tard, aucune avancée notable n’a été enregistrée dans le dossier, malgré les démarches entreprises par les proches des victimes. Un immobilisme qui alimente l’amertume et l’incompréhension.
Me Paul Lazard Gbilimou, avocat et membre du collectif, ne cache plus son exaspération : « Plus de 140 morts, 11 blessés et 5 disparus, sans que la justice n’ait posé un seul acte contre les auteurs pourtant connus », déplore-t-il, évoquant une tragédie « gravée dans les mémoires comme si elle s’était produite hier ».
Après le drame, plusieurs plaintes ont pourtant été introduites : la première, déposée auprès du Parquet de N’Zérékoré le 10 mars 2025, suivie d’une plainte avec constitution de partie civile adressée au juge d’instruction le 12 mai. Enregistrée trois jours plus tard sous le numéro 02, cette procédure semblait ouvrir la voie à une enquête approfondie.
Mais depuis, plus rien. Selon Me Gbilimou, même le paiement de la consignation vingt millions de francs guinéens n’a pas permis de faire bouger les lignes : « Le procureur, ayant reçu communication de la plainte pour réquisitoire, a préféré ranger la procédure dans son tiroir. Les victimes et leurs avocats ont accompli toutes les démarches nécessaires pour que la justice joue son rôle, en vain. »
L’avocat dit porter, encore aujourd’hui, le poids de la détresse humaine qu’il a rencontrée : « Toute ma solidarité à cette dame qui a perdu ses trois enfants. Toute ma solidarité à ce monsieur qui a perdu ses deux uniques garçons. Toute ma pensée à ces familles abandonnées à leur propre sort. La justice divine sera toujours là pour vous. »
En attendant, les familles des victimes continuent d’attendre que justice soit faite et que les responsabilités soient enfin établies. Pour elles, l’année écoulée n’a pas effacé l’espoir d’obtenir un jour la vérité.
Gnima Aïssata Kébé










