Une session de formation sur la lutte contre les discours de haine et l’incitation à la violence a été ouverte ce jeudi 30 octobre 2025 à Conakry, dans un réceptif hôtelier de la place. Organisée par la Haute Autorité de la Communication (HAC) en collaboration avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), cette activité s’inscrit dans le cadre du projet d’appui à la promotion et à la protection des droits de l’homme pour la consolidation de la paix en Guinée, financé par le Fonds des Nations Unies pour la consolidation de la paix (PBF).
Placée sous le thème « Session d’échange et de renforcement des capacités des responsables des associations de presse et des commissaires de la HAC sur leur rôle et leurs responsabilités en matière de lutte contre les discours de haine et les actes d’incitation à la violence », cette rencontre vise à doter les participants d’outils pratiques et éthiques pour prévenir la propagation des propos dangereux dans l’espace médiatique, particulièrement en cette période de transition politique.
Prenant la parole au nom des associations de presse, Aboubacar Camara, président de l’URTELGUI, a rappelé la responsabilité des professionnels des médias dans la construction d’une société apaisée :

« Les discours haineux peuvent avoir des conséquences dévastatrices. Ils incitent à la violence, renforcent les stéréotypes et créent un climat de peur. Nous devons travailler ensemble pour promouvoir un journalisme responsable et respectueux des droits de chacun. »
M. Camara a réaffirmé l’engagement des associations de presse à lutter contre les dérives médiatiques, tout en appelant à une collaboration étroite entre journalistes, institutions publiques et société civile afin de bâtir un environnement de communication fondé sur la tolérance et le respect mutuel.
Pour Boubacar 1 Bah, coordinateur du Fonds pour la consolidation de la paix (PBF), cette initiative s’inscrit dans une dynamique de soutien aux efforts des autorités guinéennes en faveur d’une presse libre, éthique et constructive « Dans le contexte de transition que traverse la Guinée, le rôle des médias est déterminant. Ils peuvent être des catalyseurs de paix et de dialogue ou, au contraire, des vecteurs de division. D’où la nécessité de renforcer leurs capacités pour en faire des instruments de cohésion sociale. »

Il a salué la coopération fructueuse entre la HAC et le PNUD, avant d’encourager les participants à faire de ces sessions un cadre d’échanges et d’engagement collectif : « Dans un monde où les mots peuvent blesser autant que les armes, choisir de communiquer avec responsabilité est un acte de courage », a-t-il ajouté.
S’exprimant au nom du représentant résident adjoint du PNUD, Konsa Camara a souligné l’importance d’une régulation adaptée aux défis du numérique : « La puissance des plateformes numériques a amplifié la portée des messages de haine. C’est pourquoi cette initiative vise à renforcer les capacités de 130 responsables de médias, avec une attention particulière à la participation des femmes, afin de promouvoir un dialogue respectueux et un espace médiatique professionnel. »
Il a réaffirmé l’engagement du PNUD à accompagner la HAC dans la mise en œuvre de lignes directrices conformes aux standards internationaux et adaptées à la réalité guinéenne.
Dans son allocution d’ouverture, Boubacar Yacine Diallo, président de la HAC, a salué la tenue de cette session à un moment crucial de la vie politique du pays :

« La Guinée se prépare à organiser une élection présidentielle le 28 décembre 2025. L’histoire nous enseigne que ces périodes peuvent être marquées par des tensions. Nous comptons sur les médias pour jouer un rôle de veille et de responsabilité afin d’éviter la propagation de discours de haine. »
Le président de la HAC a exhorté les journalistes à conjuguer liberté et responsabilité, rappelant que « le journaliste vecteur de paix est celui qui sait marier les deux ».
Après Conakry, cette série de sessions se poursuivra à Kindia puis dans d’autres régions du pays dans les jours à venir. Elle permettra aux acteurs des médias et aux régulateurs de renforcer leurs connaissances, d’échanger leurs expériences et de définir des mécanismes communs de prévention contre les discours de haine et l’incitation à la violence.
Gnima Aïssata Kébé











