Une vive tension a éclaté ce mardi 14 octobre 2025 à la Compagnie des Bauxites de Kindia (CBK), où plus de deux cents employés ont cessé le travail pour exprimer leur mécontentement face à ce qu’ils qualifient de conditions de vie et de rémunération indignes . Rassemblés dans la cour de l’entreprise, à Simbaya, dans la commune de Matoto, les manifestants exigent une révision de leur traitement salarial et dénoncent la gestion de la direction générale.
Selon Mohamed Sylla, délégué syndical de la CBK, cette mobilisation fait suite à la mise en œuvre d’une nouvelle convention collective que les travailleurs jugent défavorable :
« Nous travaillons dans une compagnie minière et sommes très mal payés. Certains perçoivent entre deux et trois millions de francs guinéens, sans logement ni avantages sociaux. C’est inadmissible », a-t-il déclaré devant les journalistes.
Le syndicaliste accuse également la direction d’avoir appliqué la nouvelle convention de manière inéquitable, favorisant certains employés au détriment d’autres, notamment les ouvriers qualifiés : « Nous avons tout tenté pour trouver un consensus avec le directeur général, mais il a refusé le dialogue et nous a menacés de licenciement, affirmant vouloir remplacer les travailleurs guinéens par des étrangers », a ajouté M. Sylla.
Les grévistes réclament désormais le départ du directeur général, M. Gaevskiy, qu’ils jugent responsable du climat de méfiance et de tension au sein de la société. Ils l’accusent également de ne pas respecter la législation guinéenne sur la durée des contrats des expatriés : « Cela fait vingt ans qu’il occupe ce poste, alors que le code du travail limite ce type de mandat à deux ans renouvelables une seule fois. Il n’est donc plus en conformité avec la loi », a martelé le représentant syndical.
Les travailleurs appellent le président de la transition, le général Mamadi Doumbouya, à intervenir dans ce conflit social, afin de rétablir le dialogue et garantir de meilleures conditions pour les employés de la CBK : « Nous voulons faire partie de la dynamique de progrès prônée par le gouvernement. Mais pour cela, il faut que justice soit faite au sein de notre entreprise », ont-ils insisté.
À l’heure actuelle, des activités de la CBK sont complètement paralysées, dans l’attente d’une médiation entre la direction et les représentants des travailleurs.
Gnima Aïssata Kébé