Avenir d’une Guinée Nouvelle (AGN) a dévoilé les grandes lignes de son projet de société ce dimanche 12 octobre 2025, lors d’un échange avec les médias autour d’un barbecue, tenu à Kipé. Le président de l’AGN, Mory Kaba en compagnie des militants et sympathisants du parti, a notamment mis l’accent sur une lutte implacable contre la corruption, l’importance du secteur primaire et une politique de nationalisation ciblée des moyens de production.
Abordant le thème de la gouvernance et de la lutte anti-corruption, Mory Kaba a envoyé un message aux futurs fonctionnaires d’État :
« Si demain, je venais au pouvoir, si vous voulez être riche, partez dans le secteur privé parce que la charité bien ordonnée commence par soi. Il y aura tout le nécessaire, tout le mécanisme pour financer les Guinéens. Mais par contre, vous êtes fonctionnaire d’État… quand vous prenez l’argent de l’État, je vais vous sacrifier. Ça, je ne badine pas.», a lancé Mory Kaba, président de l’AGN.
Interrogé sur les mesures économiques prévues, le président de l’AGN a détaillé des priorités pour le secteur primaire : « Nous avons un budget du ministère du Fonds souverain d’entrepreneur.Toute personne qui a, par exemple, des idées, qui veut travailler dans le cadre, par exemple, de l’agriculture, nous avons prévu là-bas un milliard et quelques. Il y a dans le projet de société, jetté un coup d’œil. Tout est chiffré. »
Sur la question de la validation de sa candidature pour la présidentielle, il a affirmé la préparation du parti : « Notre parti politique, nous avons un agrément, nous avons des fonds, nous avons tout ce qu’il faut nécessairement pour répondre aux exigences que la direction générale des élections va demander. Nous serons quand même candidat. »
Mory Kaba a aussi démenti avec force les rumeurs d’un lien privilégié avec le général Mamadi Doumbouya ou avec le général Amara Camara : « J’ai rencontré le général Mamadi en tant que président. Mais jamais, je ne lui ai demandé de me donner le pouvoir. Jamais, il ne m’a promis de me donner le pouvoir. La part régionale, et des coïncidences d’origine ont alimenté des spéculations. Ah, il paraît qu’ils se connaissent. Ah, il paraît même qu’ils sont très proches », s’en est étonné.
Sur la vision économique de l’AGN, M. Kaba a défendu une option nationalisante pour certains moyens de production, sans évincer le secteur privé : « Un pays qui veut se développer doit être un pays egoïste, un pays protecteur. Nous avons pensé à une politique de nationalisation de certains moyens de production sans impacter le secteur privé. » À titre d’exemple, il a évoqué le secteur aurifère : « il faudrait qu’on ait des raffineries qui appartiennent complètement à l’État et que le secteur de l’or puisse être une propriété sinon à 90% pour l’État. » Il a ajouté l’objectif de mobiliser des ressources : « Avoir 50 millions de dollars en 5 ans » pour financer une vision pluriannuelle de développement.
Enfin, sur ses chances à la présidentielle, Mory Kaba est resté optimiste mais pragmatique : « 1000 mètres de marche commencent par un pas. Nous n’avons pas atteint le sommet. Mais c’est clair, nous travaillons tous les jours. Je pense que je vais pouvoir remporter cette élection. » Il a cependant admis que « il peut y avoir un deuxième tour » et que l’éventualité d’un candidat issu des forces en place restait ouverte.
Gnima Aïssata Kébé