Comme chaque 2 octobre, la Guinée a célébré ce jeudi 2 octobre 2025 sa date historique marquée par l’Indépendance de 1958. Un moment clé dans l’histoire du pays, symbolisant la liberté et l’aspiration à un avenir autonome. Cette année, le thème retenu pour la commémoration était : « S’inspirer du passé pour construire le futur. La souveraineté économique ». Un appel à l’action, soutenu par des interventions de plusieurs membres du gouvernement, tous déterminés à ancrer la Guinée dans une ère de souveraineté économique et de développement durable. L’événement a eu lieu à la Place des Martyrs, à Kaloum, et a vu des ministres clés s’exprimer sur les initiatives et les réformes mises en œuvre pour renforcer l’autonomie du pays.
Rose Paula Pricemou, ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Économie Numérique, a souligné un aspect essentiel de la souveraineté économique contemporaine. Elle a rappelé que, pendant près de 30 ans, le pays n’avait pas le contrôle de son espace numérique, ce qui se traduisait par une dépendance vis-à-vis d’acteurs étrangers pour la gestion de ses données. Grâce à une forte volonté politique et une vision claire du président, la Guinée a franchi un cap majeur. «Aujourd’hui, les Guinéens gèrent leur passeport numérique et leur identité numérique, » s’est-elle réjouie.
Elle a également mis en avant le progrès réalisé avec la création d’un centre national de données, un lieu sécurisé répondant aux normes internationales pour stocker les informations sensibles du pays, contribuant ainsi à la maîtrise totale de son cyberespace.
Le ministre de la Fonction publique et du travail , Faya François Bourouno, a réaffirmé l’importance capitale du développement du capital humain pour réussir la souveraineté économique. « La souveraineté économique ne peut réussir si nous ne développons pas nos propres capacités de gérer et de faire face à nos défis de développement, » a-t-il insisté.
En référence aux symboles qui ont accompagné l’Indépendance, il a rappelé que le pays doit se tourner vers plus de travail et de formation pour sa jeunesse afin de renforcer la productivité nationale. Il a également évoqué l’importance de l’École nationale d’administration, un projet stratégique visant à former des fonctionnaires capables de relever les défis du développement de la Guinée.
La souveraineté économique de la Guinée est indissociable de la gestion de ses ressources naturelles. Le ministre des Mines, Bouna Sylla, a mis l’accent sur les progrès réalisés dans l’exploitation des ressources minières, notamment avec le projet Simandou, un projet stratégique d’une valeur de 20 milliards de dollars, qui permettra de connecter les régions minières au port de Mouribaya via un réseau ferroviaire moderne : « Ce projet permettra de désenclaver les quatre régions naturelles du pays, » a expliqué le ministre. Il a également mis en lumière les avancées sur la transformation des produits miniers en Guinée, avec la construction de la première raffinerie d’alumine du pays, prévue pour 2027 : « Il ne s’agit pas seulement d’exporter des matières premières, mais de transformer nos ressources pour augmenter la valeur ajoutée locale. »
Diaka Sidibé, ministre de l’Industrie, des Petites et Moyennes Entreprises (PME), a également partagé les grandes lignes des réformes industrielles entreprises par le gouvernement. Il a mis en avant la relance de friches industrielles telles que l’unité de textile det l’usine de thé de Macenta, avec des projets en cours visant à restructurer le secteur industriel du pays. Selon Diaka Sidibé, la Guinée est désormais prête à se tourner vers l’avenir industriel : « La Guinée doit se tourner vers sa souveraineté économique et l’industrialisation de son économie. »
Les différents ministres ont unanimement exprimé leur détermination à poursuivre les réformes entamées pour garantir une Guinée plus autonome et prospère.
Gnima Aïssata Kébé