Dans une déclaration solennelle publiée ce mardi 23 septembre sur sa page Facebook officielle, alors la proclamation des résultats partiels est en cours, Elhadj Mamadou Cellou Dalein Diallo, président de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), a vivement dénoncé le référendum organisé en Guinée le 21 septembre dernier. Depuis l’étranger, où il vit en exil depuis plusieurs mois, l’opposant au régime militaire de Mamadi Doumbouya a tenu à exprimer son rejet catégorique du scrutin, qualifiant l’événement de « mascarade référendaire » et de « nouveau coup d’État contre la démocratie ».
« Mes chers compatriotes, il n’y a pas eu de vote ce dimanche 21 septembre 2025 », a-t-il affirmé d’emblée, saluant « les Guinéens qui ont répondu à l’appel des forces vives, en refusant de s’associer à cette mascarade ». Pour l’ancien Premier ministre, l’absence massive des électeurs constitue une démonstration claire du rejet populaire : « Chacun aura pu constater par lui-même qu’il n’y a eu ni adhésion au parjure, ni complicité avec l’imposture. »
Cellou Dalein Diallo n’a pas mâché ses mots à l’encontre de la junte au pouvoir, dénonçant un processus de « blanchiment du coup d’État » orchestré sous couvert d’un référendum constitutionnel. Il fustige une opération politique destinée à enterrer le multipartisme : « On a voulu nous faire croire à une proposition démocratique, mais il s’agissait en réalité d’une imposition brutale qui enterre le multipartisme et ramène notre pays à l’heure sombre du parti unique. »
À ses yeux, le référendum du 21 septembre n’a ni la légitimité du peuple ni la transparence attendue d’un processus démocratique. « Les rapports d’observation réellement indépendants sont sans équivoque. Jamais depuis l’ouverture au multipartisme […] une participation à un scrutin national n’a été aussi faible. » Il dénonce par ailleurs des « violations du secret du vote », « des coupures d’Internet » et « de graves manquements dans l’organisation » du scrutin.
Dans un ton grave, le leader de l’UFDG interpelle directement les institutions régionales et internationales : « Aux institutions africaines et internationales, notamment la CEDEAO, l’Union africaine, les Nations unies […] cautionner cette mascarade reviendrait à désavouer le peuple de Guinée et à soutenir la junte dans sa volonté de confisquer le pouvoir. »
Il met en garde contre le précédent que constituerait une telle complaisance : « [Cela reviendrait] à encourager d’autres coups d’État militaires avec toutes les conséquences dramatiques sur la démocratie, la paix et la stabilité de notre région.»
Malgré les violences, la répression et les intimidations dénoncées par les forces d’opposition, Cellou Dalein Diallo affirme la résilience de ses partisans et appelle à une mobilisation générale : « Ni les canons braqués sur nous, ni la répression, ni les assassinats, ni les disparitions forcées, ni les détentions arbitraires, ni les harcèlements judiciaires ne nous ébranleront dans notre détermination à libérer notre pays de la dictature. »
L’homme politique promet de continuer le combat pour une Guinée démocratique : « Je vous en fais le serment solennel […] Nous aurons le dernier mot et la victoire sera de notre côté parce que nous sommes déterminés à défendre, si nécessaire au prix de nos vies, la vérité, la justice et les intérêts supérieurs de notre nation. »
Face à ce qu’il décrit comme une junte « fébrile » et « assoiffée de pouvoir », Cellou Dalein Diallo appelle les Guinéens à se lever : « C’est pourquoi il nous faut sortir dès maintenant de notre réserve et nous lever debout comme un seul homme pour libérer notre patrie de leur gouvernance liberticide, clanique et antidémocratique. »
Concluant son message sur une note d’espoir et d’appel au patriotisme, il lance un ultime mot d’ordre : « Ensemble, main dans la main, dans un élan patriotique et un esprit de sacrifice, nous triompherons de la dictature et de tous les imposteurs. Tous libres et mobilisés pour une Guinée libre et souveraine. »
Gnima Aïssata Kébé