C’est depuis la Maison de la Presse, que Dr Faya Millimono a clos sa campagne contre la nouvelle Constitution soumise à référendum. Le président du Bloc Libéral, figure de l’opposition, a lancé un appel sans équivoque aux Guinéens ce mercredi 18 septembre 2025 : « Le 21 septembre, allez voter, et votez NON. »
Durant son intervention , Faya Milimono a dressé un portrait alarmant du projet de Constitution proposé par le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD). Selon lui, ce texte institutionnalise l’impunité, renforce l’autoritarisme et menace l’équilibre républicain : « L’article 74 accorde une immunité civile et pénale aux anciens présidents pour les actes commis pendant leurs fonctions. C’est la légalisation pure et simple de l’impunité , » a-t-il dénoncé, pointant un risque de perpétuation des violences d’État et de détournements impunis.
Dans sa déclaration, Milimono a fustigé une « architecture institutionnelle hypertrophiée et ruineuse », estimant que les nouvelles institutions prévues coûteraient jusqu’à 15 000 milliards de francs guinéens par an, soit près d’un tiers du budget national.
Il a aussi dénoncé un pouvoir présidentiel sans contrepoids, où le chef de l’État contrôlerait l’exécutif, la justice, les nominations clés, et même l’organe électoral. « C’est l’avènement d’un Président-monarque, » a-t-il prévenu.
L’opposant critique également des libertés fondamentales vidées de leur substance : « La liberté d’expression et de manifestation est proclamée, mais toujours soumise à des conditions floues comme le respect de l’ordre public ou de la moralité. Ce sont des pièges juridiques pour bâillonner la société civile. »
Quant au pluralisme politique, il accuse le texte de remettre l’opposition entre les mains de l’administration, en imposant des autorisations préalables pour la création des partis.
Évoquant la mémoire du référendum de 1958, Faya Milimono a dressé un parallèle historique fort : « Nos devanciers ont dit NON à la colonisation, nous devons dire NON à la dictature constitutionnalisée. »
Rejetant la stratégie du boycott, il exhorte la population à ne pas céder à la peur ni à l’abstention : « Le boycott est stérile, le NON est libérateur. Chaque fois qu’on a boycotté, le peuple a perdu. »
En conclusion, Faya Milimono a affirmé que voter NON le 21 septembre est un acte de justice, de dignité et de responsabilité historique. Selon lui, ce référendum n’est pas seulement juridique, mais existentiel : « Le NON, c’est l’avenir. Le NON, c’est la Guinée. »
Gnima Aïssata Kébé