La préfecture de Boffa a accueilli, les 10 et 11 septembre, l’ouverture officielle de la campagne référendaire en faveur de l’adoption d’une nouvelle Constitution. Une mobilisation d’envergure, marquée par la visite du Premier ministre Amadou Oury Bah, a lancé les hostilités d’une séquence politique qui s’annonce déterminante pour l’avenir institutionnel du pays.
Malgré des conditions météorologiques difficiles, les habitants se sont déplacés en nombre pour participer aux activités organisées à cette occasion. Le chef du Gouvernement, entouré d’une délégation composée de plusieurs ministres, a salué cette mobilisation, y voyant un signe d’engagement citoyen dans un contexte politique particulièrement scruté.
Le lendemain du lancement officiel à Boffa-centre, les équipes de campagne ont poursuivi leur déploiement dans les sous-préfectures de Toungifily et de Mankountan. Là aussi, les responsables politiques et administratifs ont rencontré une population réceptive, visiblement déterminée à prendre part au scrutin annoncé.
Au-delà de la promotion du vote en faveur du projet de Constitution, ces déplacements avaient pour but de sensibiliser les électeurs sur les démarches administratives nécessaires, notamment le retrait des cartes d’électeurs et les modalités de vote.
La coordination des actions dans la préfecture a été assurée par le Ministère de la Promotion Féminine, de l’Enfance et des Personnes Vulnérables, dont la cheffe, Charlotte Daffé, est par ailleurs la marraine politique de Boffa. Bien qu’absente physiquement, la ministre a déployé une importante délégation sur le terrain, conduite par son Conseiller Principal.
Ce dernier a multiplié les rencontres avec les responsables locaux, les jeunes, les femmes et les notables, insistant sur l’importance d’un scrutin apaisé et inclusif. Selon ses propos, la démarche vise à « renforcer le tissu social » autour d’un projet institutionnel qui se veut « rassembleur et progressiste ».
La campagne référendaire à Boffa illustre la volonté du Gouvernement d’impliquer les zones rurales dans le processus constitutionnel, souvent considérées comme des bastions traditionnels dans les batailles politiques nationales. Le choix de Boffa pour le lancement officiel du « Oui » n’est donc pas anodin, tant la préfecture occupe une place symbolique dans l’histoire politique du pays.
Reste que, derrière les discours d’unité et de progrès, l’exercice s’inscrit dans un climat national où les débats autour de la légitimité du référendum, de son calendrier et de son contenu restent vifs. Plusieurs voix de l’opposition et de la société civile dénoncent notamment un processus unilatéral et une absence de consensus national.
Gnima Aïssata Kébé