Le tribunal de première instance de Coyah a rendu son verdict ce mercredi dans le très médiatisé procès de Singleton, condamné à un an de prison avec sursis et au paiement d’une amende de 10 millions de francs guinéens, avec une indemnisation de 900 millions. Une décision qui, malgré les attentes contrastées, a été accueillie avec un certain apaisement aussi bien par les plaignants que par les avocats des deux camps.
Le jugement marque la fin d’une procédure judiciaire très suivie, impliquant la famille Traoré, endeuillée après des faits tragiques ayant conduit au procès. Mohamed Traoré, frère cadet du défunt, s’est exprimé avec retenue et dignité après l’annonce du verdict : « La famille Traoré n’a pas porté plainte pour que M. Singleton reste en prison à vie. Même si on le mettait en prison pendant 10 ou 20 ans, cela n’aurait pas de sens pour nous. Ce que nous cherchons, c’est le respect de la loi et un signal fort pour la société. », a-t-il déclaré avec sobriété.
Me Aboubacar Camara, avocat de la partie civile, a salué une décision “mesurée” et “juste”, mettant en avant la posture responsable du tribunal : « Ce n’est pas une mauvaise décision en soi. Elle constitue un avertissement pour toute personne tentée par de tels agissements. Le tribunal a pris en compte la situation difficile de la famille une veuve et dix enfants et a alloué une indemnisation de 900 millions sur les 5 milliards demandés. ». Bien qu’inférieure à la somme initialement sollicitée, cette indemnisation est jugée “acceptable” compte tenu du contexte et de la souveraineté de la justice guinéenne.
Du côté de la défense, l’heure est à la satisfaction. Me Ousmane Simakan, avocat de M. Singleton, s’est félicité d’un procès qu’il qualifie de “juste” et d’une décision qui, selon lui, a résisté aux pressions de l’opinion publique : « Ce que les gens attendaient, Dieu ne leur a pas donné cela. Le tribunal a compris ce que notre client a enduré. Il a dit le droit dans la sérénité, malgré les pressions. »
Il rappelle toutefois que les voies de recours restent ouvertes pendant un délai de 15 jours, laissant entendre que des décisions pourraient être prises après réflexion.
Gnima Aïssata Kébé