Dans une atmosphère empreinte de recueillement, et sous une forte pluie, la Guinée a rendu un dernier hommage solennel aux victimes du glissement de terrain survenu dans la nuit du 20 au 21 août 2025 dans la sous-préfecture de Manéah, préfecture de Coyah. La cérémonie, organisée dans la cour de l’école militaire de Manéah ce vendredi 05 Septembre 2025 a rassemblé familles endeuillées, autorités administratives et militaires, ainsi que de nombreux citoyens venus exprimer leur solidarité.
La catastrophe, provoquée par de fortes pluies, a coûté la vie à au moins 19 personnes, selon le bilan officiel dressé par les autorités. Quinze corps ont été exposés lors de la cérémonie, tandis que neuf personnes sont toujours portées disparues, présumées ensevelies sous les décombres. Quatre victimes avaient déjà été inhumées la semaine précédente.
Prenant la parole lors de l’hommage national, Lancei Touré, Directeur Général de l’Agence Nationale de Gestion des Urgences et des Catastrophes Humanitaires (ANGUCH), a salué la mobilisation gouvernementale dès les premières heures du drame : « Depuis la survenue du drame jusqu’à cette grande cérémonie, tous les membres du gouvernement ont été présents. Nous remercions le ministère de la Défense, celui de la Sécurité, de la Santé, de l’Administration du Territoire, les volontaires de la Croix-Rouge, et tous ceux qui ont contribué à honorer les victimes. »
Il a également insisté sur l’importance des mesures sécuritaires prises autour du site du glissement, soulignant que des familles ont perdu jusqu’à cinq membres dans ce drame.
De son côté, Dr Mamadouba Camara, président de la délégation spéciale de Coyah, a appelé à une prise de conscience collective : « Ce drame ne doit pas seulement nous plonger dans la tristesse. Il doit aussi créer en nous un sursaut. Chaque vie perdue est un rappel de notre fragilité. Nous devons transformer cette douleur en force, ce deuil en espérance. »
Un message partagé également par le chef du gouvernement de la transition Amadou Oury Bah, qui a élargi la réflexion à l’ensemble des catastrophes naturelles survenues cette année en Guinée, notamment à Conakry, Dubréka, Macenta, Siguiri et d’autres localités :
« Ces pertes énormes doivent nous élever collectivement au niveau de prudence requis. Nous devons repenser nos choix d’implantation. »
L’ensemble des intervenants ont insisté sur la nécessité de tirer les leçons de cette tragédie. Au-delà de la douleur, cet événement soulève des interrogations profondes sur la planification urbaine, la prévention des risques et la résilience des communautés face aux changements climatiques.
En attendant que les recherches puissent localiser les neuf disparus encore ensevelis, la Guinée, unie dans la douleur, continue de pleurer ses morts tout en appelant à la vigilance et à la solidarité nationale.
Gnima Aïssata Kébé