La question de la disparition prolongée des activistes de la société civile Foniké Manguè et Billo Bah, disparus depuis plus d’un an, s’est invitée à la conférence de presse hebdomadaire du porte-parole du gouvernement guinéen, Ousmane Gaoual Diallo, ce lundi. Interpellé par un journaliste sur la récente sortie médiatique de Talibé Dabo, qui s’est exprimé publiquement sur cette affaire sensible, le ministre a réagi en appelant à une démarche judiciaire concrète de la part de la société civile, ou de leurs proches plutôt que de simples déclarations publiques.
« J’aurais été à la place de cette société civile ou membre de la famille, j’aurais porté plainte contre lui », a déclaré Ousmane Gaoual Diallo, précisant que la justice ne peut pas se saisir d’office sans dépôt de plainte formel. « Vous voulez demander que la justice lui demande des comptes, sur quel motif ? Ils n’ont qu’à porter plainte. Ils verront que sur la base de cette plainte, la justice va agir. »
Face à l’émotion suscitée par les propos de Talibé Dabo, le ministre a insisté sur le rôle de la société civile dans l’activation des mécanismes judiciaires, rappelant que l’indignation, si elle n’est pas suivie d’actions concrètes, reste sans effet devant les institutions : « Ceux qui se sentent concernés par cette déclaration de ce monsieur, qu’ils saisissent la justice, comme ça il y aura un motif d’aller le questionner. C’est très important », a-t-il poursuivi, tout en soulignant la possibilité pour les organisations de la société civile de se constituer partie civile dans cette affaire.
Ousmane Gaoual Diallo a ainsi appelé à la responsabilité citoyenne et au respect des voies légales, soulignant qu’une plainte en bonne et due forme reste l’unique moyen d’action pour faire avancer ce type de dossier.
Gnima Aïssata Kébé