À l’approche du scrutin référendaire prévu pour le 21 septembre, la Haute Autorité de la Communication (HAC) a tenu une rencontre stratégique ce mercredi avec les responsables des médias privés guinéens, dans le but de clarifier les modalités de couverture médiatique pendant la campagne. La réunion, qui s’est déroulée au siège de la HAC à Conakry, a réuni les principales associations professionnelles de la presse, notamment l’Union des radios et télévisions libres de Guinée (URTELGUI).
À l’issue des échanges, les présidents de la HAC et de l’URTELGUI ont accordé des interviews à la presse, insistant sur la responsabilité qui incombe aux médias durant cette période électorale.
Le président de l’URTELGUI, Aboubacar Camara, a salué l’initiative de la HAC qu’il juge « capitale en cette période très sensible de l’histoire de notre pays ».
Il a souligné la nécessité pour les médias privés de concilier leurs impératifs économiques avec leur devoir de neutralité et de respect du cadre légal imposé par l’organe régulateur.
« Nous avons exprimé un certain nombre de préoccupations, notamment sur l’usage équitable de l’espace médiatique pendant les 30 jours de campagne », a déclaré M. Camara. Il a insisté sur le fait que seuls les acteurs légalement reconnus, appartenant aux deux tendances autorisées le « oui » et le « non » pourront intervenir dans les médias durant cette période.
L’URTELGUI exhorte donc les médias à « stricto sensu respecter les consignes de la HAC » et à « ne pas accorder la parole à des individus ou entités non reconnus par l’État ou la société civile officiellement enregistrée ».
Aboubacar Camara a aussi rappelé que les émissions interactives ou préenregistrées doivent impérativement s’aligner sur ces directives afin d’éviter toute sanction.
Pour sa part, le président de la HAC, M. Boubacar Yacine Diallo, a précisé que l’institution agit dans le cadre d’un décret pris par le président de la République, le général Mamadi Doumbouya. Ce décret confie à la HAC la double mission de garantir l’équité dans l’expression des opinions et d’assurer le contrôle des contenus relatifs à la campagne référendaire.
« Ce matin, nous avons reçu les acteurs sociopolitiques, et cet après-midi les patrons des médias, pour prendre en compte leurs préoccupations », a indiqué Yacine Diallo. Il a notamment mis en garde contre les risques d’atteinte à l’ordre public et à la cohésion sociale si les règles ne sont pas respectées.
La HAC prévoit un encadrement strict des médias publics, avec des journaux de campagne et des débats organisés selon des modalités précises. Quant aux médias privés, une certaine liberté leur est reconnue, à condition qu’ils assurent une égalité de traitement entre les deux courants en lice.
Au-delà des aspects techniques et juridiques, les deux responsables ont insisté sur la dimension éthique du travail journalistique en période électorale. Ils ont tous deux rappelé que les médias, en tant qu’acteurs majeurs de l’espace public, portent une responsabilité sociale majeure dans le bon déroulement du processus référendaire.
Gnima Aïssata Kébé