Figure bien connue du paysage politique guinéen pour ses mobilisations populaires en Basse-Côte sous le régime d’Alpha Condé, Moualim Touré signe un retour remarqué dans l’arène politique. Ce mercredi 27 août , lors d’une conférence de presse tenue à la Maison commune des journalistes à la Minière, il a officiellement annoncé son adhésion à l’Alliance des Forces Patriotiques (AFP), formation dirigée par l’ancien député Aboubacar Soumah.
Ce ralliement marque un tournant décisif pour cet influent acteur politique, dont le parcours a souvent été étroitement lié au régime déchu d’Alpha Condé. Dans une déclaration aussi inattendue que retentissante, Moualim Touré a exprimé son soutien au Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD) et à son président, le Général Mamadi Doumbouya.
« À partir d’aujourd’hui, j’appelle tout le monde à soutenir le Général Doumbouya et à voter oui au projet de nouvelle Constitution », a-t-il déclaré devant la presse.
Mais au-delà du simple soutien politique, l’ex-proche du président déchu a livré une révélation pour le moins surprenante sur les événements du 5 septembre 2021. À demi-mot, Moualim Touré affirme que le renversement d’Alpha Condé n’a pas été initié par le Général Doumbouya, mais plutôt par des proches du président déchu, dont lui-même.
« Le coup d’État n’a pas commencé par le Général Doumbouya et ne se terminera pas par lui. Ce n’est pas lui qui nous a fait le coup d’État, c’est nous-mêmes qui l’avons fait », a-t-il lancé, laissant entendre qu’il détient encore beaucoup à dire sur les dessous de cette rupture du régime. « Au moment venu, je vais parler », a-t-il ajouté, annonçant également le retour imminent de son émission très suivie, Sinsé Falai.
Touré a également reconnu avoir nourri une profonde admiration pour Alpha Condé, avec qui il affirme entretenir encore aujourd’hui des contacts réguliers. Toutefois, il acte désormais une rupture politique claire avec l’ancien président.
« Politiquement, je ne suis plus avec lui. Je suis avec le CNRD », a-t-il conclu.
Cette déclaration fracassante de Moalim Touré intervient dans un contexte politique marqué par les débats sur la nouvelle Constitution et les incertitudes entourant la transition.
Gnima Aïssata Kébé