Le coordinateur du Forum des Forces Sociales de Guinée, Abdoul Sacko, s’est exprimé samedi pour la première fois depuis son enlèvement de février. Son intervention, marquée par la gratitude et la critique, prend la forme d’un plaidoyer pour une Guinée différente.
Il commence par remercier ceux qui l’ont soutenu durant son épreuve. « Grâce à votre solidarité, ma vie a été sauvée », affirme-t-il, en soulignant que cette mobilisation lui a donné la force de poursuivre son engagement. « Cette solidarité me permet de reprendre progressivement et maintenant, avec plus de vigueur et de résilience, mon engagement citoyen. »
Son discours va bien au-delà de son cas personnel. Pour Sacko, le pays vit une fracture profonde : « ceux qui sont au pouvoir, parfois otages d’un système manipulateur, et ceux qui en sont exclus, considérés comme des menaces en raison de leurs compétences ou de leur intégrité morale. »
Il interpelle sur l’absence de transparence autour des drames nationaux, rappelant notamment l’incendie de Kaloum ou les violences à N’zérékoré. « Jamais le peuple n’a eu droit à un rapport d’enquête », déclare-t-il.
Il fustige enfin « une propagande excessive, nourrie par l’ignorance de certains et la cupidité d’autres », et appelle les autorités morales, religieuses et culturelles à agir. Sa conviction demeure : « Il est tout à fait possible de reconstruire la Guinée rêvée du 28 septembre et du 02 octobre 1958. »
Alpha Oumar DIALLO