Le président du Rassemblement pour la République (RPR), Diabaty Doré, a animé une conférence de presse ce vendredi 22 août à la Maison de la presse. Cette sortie intervient deux jours après le drame survenu dans la nuit du mercredi 20 août à Manéah, où un éboulement meurtrier a causé la mort d’au moins une vingtaine de personnes.
Face aux médias, le leader politique n’a pas caché son émotion ni son indignation: « Nous sommes au regret aujourd’hui de prendre la parole et de regarder en face le peuple de Guinée qui est en deuil », a-t-il déclaré en ouverture, avant de dénoncer avec fermeté la négligence des autorités face aux risques urbanistiques croissants dans le pays.
Pour Diabaty Doré, le drame de Manéah est le résultat direct d’une urbanisation anarchique, tolérée, voire encouragée par certains responsables locaux. Il a particulièrement fustigé la pratique de vente de terrains à des fins d’habitation dans des zones à risque : « Partout dans le monde, il existe des zones déclarées inconstructibles. Mais chez nous, les chefs de quartier, les chefs de secteur et même certains maires vendent des terrains dans des zones dangereuses, au mépris total des règles élémentaires de sécurité », a-t-il dénoncé.
Le président du RPR a pointé du doigt une responsabilité partagée dans cette tragédie, tout en imputant une large part de celle-ci au gouvernement : « Si la responsabilité est partagée, 70 à 80 % de cette responsabilité revient au gouvernement », a-t-il martelé.
Au-delà de la gestion territoriale, Diabaty Doré a souligné la crise du logement qui pousse de nombreux Guinéens à s’installer dans des zones à risque, parfois très éloignées de leurs lieux de travail: « Les loyers sont devenus insupportables. Les citoyens préfèrent construire eux-mêmes, même dans des conditions précaires, plutôt que de continuer à être harcelés par les propriétaires », a-t-il regretté.
« Il n’est pas normal que l’on construise partout, simplement parce qu’un terrain appartient à l’État ou parce qu’il est disponible. L’État doit prendre ses responsabilités et interdire clairement la vente illégale de parcelles dans les zones dangereuses », a-t-il conclu.
Gnima Aïssata Kébé