La semaine dernière, le communiqué du ministère de l’Administration du territoire et de la Décentralisation à travers la direction générale des élections par rapport à une campagne avant l’heure, a occupé le débat public. Il est indéniable que le rappel du caractère illicite des consignes anticipées pour le Oui où le Non au projet de constitution est une excellente chose. Mais, que personne ne soit ni amnésique ni trop euphorique pour crier à un réveil brutal. Cette démarche républicaine et éthique avait déjà été tracée. Elle est respectée par les autorités au plus haut niveau, défendue et sans cesse réitérée par des voix officielles.
Quelques jours après la remise du projet de constitution au Chef de l’Etat, en juin 2025, l’étape suivante a été la «campagne de vulgarisation» lancée par le gouvernement. Le Premier ministre, Amadou Oury Bah, au sortir d’un conseil interministériel élargi aux membres du CNRD et au cabinet de la Présidence, a annoncé que le gouvernement prenait ainsi le relais. Un plan de communication et un tableau de répartition des ministres ont été concoctés, les membres du gouvernement déployés à l’intérieur du pays et dans la capitale Conakry. Ni campagne pour le Oui ou le Non, jamais l’effigie du Chef de l’Etat… la consigne était claire : la vulgarisation du projet de constitution et se borner à cela! Ni plus ni moins.
En juillet, dans le Sankara, le ministre de la Défense nationale, le Général à la retraite Aboubacar Sidiki Camara précisait qu’il «ne faut pas confondre cette partie de communication, d’éducation…avec une campagne pour le référendum. Il est question de vulgariser le projet de constitution». Sa sortie retentit non seulement comme une réaction à ceux qui soupçonnaient une campagne avant l’heure mais aussi et surtout comme un recadrage de mouvements de soutien dont on ne peut pas nier le débordement de certains.
Quelques jours après, c’était au tour du Premier ministre Amadou Oury Bah, de rappeler qu’il ne s’agit point de dire «Oui ! Oui ! » à la nouvelle constitution mais au contraire, d’en connaitre le contenu. Ces éléments suffisent pour démontrer au besoin que le gouvernement met constamment de l’ordre dans ses rangs et se montre respectueux des règles du jeu démocratique.
Ainsi, il est difficile d’accuser les autorités de la transition d’user des moyens de l’Etat pour faire campagne en faveur du Oui ou du Non au projet de nouvelle constitution dont la période de campagne n’est pas encore ouverte. Ce qui est en cours, c’est une démarche pédagogique et responsable du gouvernement pour aider les citoyens à comprendre le contenu du projet de constitution.
Le Président Doumbouya et son gouvernement font montre d’une détermination à mener le processus référendaire dans le respect de la loi et de l’éthique démocratique. Ce qu’il faut maintenant c’est d’encourager ceux qui pourraient ne pas être d’accord avec le projet de constitution à respecter la loi, eux aussi, en attendant l’ouverture de la campagne.
Thierno Amadou Camara (M’Bonet)