Kampala – À la veille d’un affrontement à enjeu face au pays hôte, le sélectionneur du Syli local affiche sa détermination. Objectif : prendre trois nouveaux points et se rapprocher des huitièmes.
La tension monte autour de la deuxième sortie du Syli local dans cette Coupe d’Afrique des nations réservée aux joueurs évoluant sur le continent. Opposée ce vendredi à l’Ouganda, l’un des pays organisateur, la Guinée veut enchaîner après son succès d’entrée contre le Niger. En conférence de presse, le sélectionneur Souleymane Abédi Camara s’est montré direct, insistant sur la nécessité de maintenir le cap et de viser une qualification rapide.
« Demain, nous sommes déterminés à gagner pour avoir six points avant d’affronter l’Afrique du Sud et l’Algérie. »
Le technicien guinéen assume une stratégie de continuité dans un groupe où il affirme pouvoir compter sur l’ensemble de ses 23 joueurs. La rotation entamée lors du premier match pourrait donc se poursuivre. « Tous ceux qui sont là sont aptes. Ce sont des professionnels. Chacun doit se préparer à tout moment. »
Souleymane Abédi Camara, Sélectionneur de Guinée
Conscient des conditions délicates de préparation sur les terrains d’entraînement « exposés », Camara indique avoir adapté ses méthodes à l’environnement du tournoi. « C’est très difficile de préparer sa stratégie. Je pense que c’est le mental et le discours à l’hôtel. ».
Le Syli local devra composer avec une pression différente face à l’Ouganda, dos au mur après une défaite lors de sa première rencontre. Un paramètre que le sélectionneur guinéen ne sous-estime pas.
« Ce sera le match le plus difficile pour nous. C’est le pays hôte. Ils ne veulent pas tomber deux fois à domicile. Ce sont eux qui sont sous pression. »
En revanche, pas question pour lui de tomber dans une logique de revanche, malgré le souvenir encore vif de la défaite du Syli A à Kampala.
« L’esprit de vengeance n’a jamais existé dans ma tête. Chacun a sa conviction. L’équipe A et l’équipe A prime, c’est toujours la Guinée. »
Souleymane Camara veut s’appuyer sur la jeunesse et la soif de se faire une place. Une motivation interne qu’il juge décisive dans une compétition où les occasions de briller sont rares. « Les jeunes ont envie de se montrer, ils ont faim, ils ont envie de faire de belles choses. »
Sur le plan offensif, le technicien ne cache pas les limites constatées, mais assure que le travail continue pour améliorer l’efficacité devant le but.
« Nous n’avons jamais marqué trois ou quatre buts, même lors des matchs amicaux. On a peine à marquer. On travaille beaucoup la finition. »
Une victoire 1-0 comme face au Niger ferait l’affaire, dit-il, l’essentiel étant de prendre les trois points. Pour Camara, chaque match est une bataille, et l’enjeu ultime reste clair : faire honneur à la nation pour « honorer la nation, il faut cravacher dur sur la pelouse. »
Ibrahima Sory Sankhon, le retour d’un soldat pour un duel sous pression
L’expérimenté milieu du terrain retrouve le Syli local et mise sur la discipline et l’état d’esprit forgé à Kindia pour affronter l’Ouganda dans un match à fort enjeu. Dans les rangs guinéens, le retour d’Ibrahima Sory Sankhon apporte un supplément d’expérience dans un groupe composé en majorité de jeunes.
« Ça fait plaisir de faire partie de ce groupe et je suis très content d’avoir effectué mon retour en équipe nationale. »
Milieu défensif, Sankhon a été lancé lors de la première rencontre remportée contre le Niger. Dans un vestiaire où l’enjeu est bien perçu, il insiste sur la rigueur mentale et le sang-froid nécessaires pour affronter un adversaire porté par son public.
« Ça va être un match costaud. Il faut être prêt mentalement. Parce que le public ne va pas nous faire de cadeau. »
Ibrahima Sory Sankhon, milieu du terrain Syli local
Les cadres, à l’image de Sankhon, ont multiplié les échanges avec les plus jeunes pour les préparer à ce défi. « On a parlé entre nous, on essaie d’encourager les jeunes (…) L’équipe est prête, surtout mentalement. »
Il prévient : ce type de confrontation se joue dans les moindres détails, et toute absence de concentration pourrait coûter cher.
« Il faut se concentrer, parce que ce genre de match se joue dans les détails. Donc il faut se concentrer de la première à la dernière minute. »
L’un des éléments marquants de la préparation de cette sélection locale reste son passage par le camp militaire de Kindia, avant le début du CHAN. Un choix stratégique qui, selon Sankhon, continue à produire ses effets sur la discipline et l’esprit collectif de l’équipe.
« Je pense que c’est la première fois pour une équipe nationale de passer quelques jours dans un camp militaire. C’est pourquoi, quand on avait marqué le but l’autre fois, on a rendu hommage à nos soldats. »
Il en tire un bénéfice clair
« Ça nous permet d’être disciplinés, parce que c’est le problème du football guinéen. Pour l’instant, tout se passe bien. On est disciplinés. »
Derrière le discours sobre et déterminé, se profile une rencontre qui pourrait offrir au Syli local une avance décisive dans la course à la qualification. « Nous sommes prêts à aborder tous les matchs comme des soldats. » conclut-il.
Alpha Oumar DIALLO, Envoyé spécial à Kampala