C’est lors de la rencontre avec la Fédération Guinéenne de Mini Football ce jeudi ici à Conakry que le ministre des Sports a fait des prises de position tranchées autour d’un sujet sensible dans le sport guinéen : la gestion des primes des joueurs.
« Il faut rompre avec la mentalité des primes avant l’effort »
Dans une intervention, Kéamou Bogola Haba , a ouvertement critiqué la culture des primes conditionnelles dans le football guinéen. Félicitant la sélection nationale de Mini Football pour son attitude exemplaire qui a participé à une compétition continentale sans exiger de prime préalable, il a insisté sur la nécessité d’un changement de mentalité chez les athlètes guinéens.
« C’est la première fois qu’une équipe nationale part en compétition sans parler de primes. Ils sont allés jouer pour le pays. Même leur ordre de mission a été établi après leur départ. C’est ce genre de comportement qu’on veut encourager », a-t-il déclaré.
Bogola Haba a par ailleurs fustigé la logique selon laquelle la rémunération devient une condition à la participation : « On ne peut pas réclamer une prime avant même d’avoir joué. Le passeport, le visa, l’hôtel, les repas… ce sont déjà des privilèges. La prime doit venir comme une récompense, pas comme une exigence préalable. »
Alors que les préparatifs pour le Championnat d’Afrique des Nations (CHAN) battent leur plein, le représentant du ministère n’a pas manqué d’adresser un avertissement aux futurs sélectionnés. Pour lui, l’appartenance à une sélection nationale doit d’abord relever du mérite et du patriotisme, et non d’une logique mercantile : « Il y a des centaines de joueurs potentiels. Si tu es parmi les 23 sélectionnés et que tu n’acceptes pas les conditions, tu rentres chez toi. On ne veut plus entendre parler de primes avant de jouer. Cela tue la motivation collective », a-t-il martelé.
Gnima Aïssata Kébé