À l’aube du référendum constitutionnel du 21 septembre 2025, la Guinée affronte un tournant décisif de son histoire. Après une transition riche en acquis sous la présidence du Général Mamadi Doumbouya, cette nouvelle Loi fondamentale esquisse les contours d’une République moderne, stable et équitable, posant les jalons d’une gouvernance éclairée et résolument inclusive.
Parmi les avancées majeures figurent l’instauration d’un quota d’au moins 30% de femmes dans les fonctions électives et nominations publiques, corrigeant ainsi des déséquilibres historiques tout en intégrant pleinement les compétences féminines aux décisions nationales. Parallèlement, la reconnaissance effective des personnes en situation de handicap – tant dans l’aménagement des infrastructures que dans la représentation politique – jette les bases d’une société solidaire et accessible. La valorisation du patrimoine linguistique, avec l’officialisation des langues nationales aux côtés du français et leur intégration progressivedans l’éducation, consolide par ailleurs l’identité nationale tout en honorant sa diversité culturelle.
Sur le plan des droits fondamentaux, cette Constitution marque un progrès décisif : elle criminalise fermement l’esclavage, la torture et la traite humaine ; interdit les mutilations génitales féminines et les mariages forcés ; et abolit définitivement la peine de mort. De surcroît, la création d’une Commission nationale d’éducation civique et des droits humains garantit une protection concrète des libertés individuelles. L’éducation, pilier incontournable du développement, se voit érigée en droit inaliénable grâce à la gratuité constitutionnelle de l’enseignement public, professionnel et supérieur, combinée à une scolarité obligatoire jusqu’à 16 ans.
Ces mesures offrent à chaque Guinéen, quelle que soit son origine, les clés d’une émancipation par le savoir et d’une citoyenneté responsable. L’architecture institutionnelle connaît également un renforcement significatif. Un mandat présidentiel de sept ans, renouvelable une seule fois, assure une gouvernance stable et pérenne. La création d’un Sénat élargit la représentation des territoires, enrichissant le dialogue démocratique, tandis qu’une Cour spéciale chargée de juger les responsables politiques garantit l’équilibre des pouvoirs et la reddition des comptes.
Ce référendum constitue ainsi pour le peuple guinéen l’opportunité de s’approprier d’un texte porteur d’avenir, qui allie harmonieusement stabilité, inclusion et droits fondamentaux. Son succès dépendra toutefois de la capacité collective à incarner ces principes au quotidien, bien au-delà du cadre juridique.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette Loi fondamentale pose les bases d’une Guinée réconciliée, tournée vers la justice, le progrès social et une démocratie durable. Elle invite chaque citoyen à devenir bâtisseur d’un projet commun où la diversité, l’égalité et la dignité humaine forment le socle intangible de la République.
Par François MARA