Dans un discours ferme et porteur d’espoir prononcé ce 22 juillet à New York, le Secrétaire général des Nations Unies a lancé un appel solennel à la communauté internationale pour intensifier la transition vers les énergies propres. À l’heure où la planète est confrontée à une série de crises climatiques, économiques et géopolitiques, ce message marque un tournant stratégique : l’ère des énergies fossiles touche à sa fin, celle des énergies propres s’impose désormais comme une réalité incontournable.
« Nous sommes à l’aube d’une ère des énergies propres », a affirmé le Secrétaire général. À l’appui, des chiffres éloquents : en 2024, 2 000 milliards de dollars ont été investis dans les énergies propres, soit 800 milliards de plus que dans les énergies fossiles, illustrant un renversement de tendance historique. Les coûts des technologies renouvelables chutent rapidement : l’énergie solaire est désormais 41 % moins chère que les énergies fossiles, l’éolien en mer 53 % moins cher, et plus de 90 % des nouvelles capacités renouvelables produisent une électricité à un coût inférieur à celui des combustibles fossiles.
Le discours coïncide avec la publication d’un rapport spécial conjointement rédigé par l’ONU, l’AIE, le FMI, l’IRENA, l’OCDE et la Banque mondiale, qui dresse le bilan des dix dernières années depuis l’Accord de Paris. Il confirme que la transition énergétique mondiale est en marche : les énergies renouvelables représentent près d’un tiers de l’électricité mondiale et la capacité installée s’approche désormais de celle des énergies fossiles.
Dans un symbole fort, la quasi-totalité des nouvelles capacités de production d’énergie installées en 2024 sont renouvelables. Des pays de toutes les régions du monde, y compris ceux historiquement liés aux énergies fossiles, se positionnent en leaders de cette transformation : le Texas, bastion pétrolier, est aujourd’hui le premier producteur d’énergies renouvelables des États-Unis.
Le Secrétaire général identifie trois facteurs clés qui rendent le retour en arrière impossible :
Les marchés : les énergies propres dopent désormais la croissance mondiale. En 2023, elles ont représenté 10 % du PIB mondial, avec des contributions de 5 % en Inde, 6 % aux États-Unis, 20 % en Chine et 33 % dans l’UE.
L’emploi : le secteur des énergies propres emploie désormais 35 millions de personnes dans le monde, dépassant l’effectif du secteur fossile.
Le bon sens économique : même dans un marché encore largement biaisé en faveur des énergies fossiles (qui bénéficient de subventions massives), la compétitivité des renouvelables l’emporte.
Un appel à l’action mondiale
Au-delà des progrès, le Secrétaire général insiste : les efforts doivent être intensifiés. Il plaide pour une transition rapide et juste, soulignant que les bénéfices vont bien au-delà du climat : sécurité énergétique, stabilité économique, santé publique, création d’emplois décents et réalisation des Objectifs de développement durable.
S’il reconnaît la résistance féroce du lobby fossile, il se montre catégorique : « Tous ses efforts sont voués à l’échec, car il est trop tard pour revenir en arrière. »
Gnima Aïssata Kébé