Alors que la Guinée amorce une nouvelle phase décisive de sa transition politique entamée il y a maintenant quatre ans, Mamadou Saliou Barry, coordinateur national de la Maison des Associations et ONG de Guinée (MAOG), salue l’adoption prochaine d’une nouvelle Constitution, y voyant un pas fondamental vers la restauration de l’ordre constitutionnel et l’organisation d’élections inclusives. Il a été rencontré par notre rédaction ce mercredi 16 juillet 2025.
« En tant qu’acteur de la société civile, c’est un ouf de soulagement par endroit. Il est très important que nous ayons une Constitution qui nous permettra d’aller vers les élections et de rétablir l’ordre constitutionnel. Pour moi, c’est un bon début. » a-t-il déclaré
Pour Mamadou Saliou Barry, cette nouvelle Constitution ne doit pas se limiter à un simple document juridique, mais incarner une volonté collective de retour à la normalité institutionnelle.
Interrogé sur la possibilité d’autoriser les citoyens ayant une double nationalité à se présenter à l’élection présidentielle, M. Barry adopte une position ouverte et inclusive: « C’est une question délicate, certes, mais je pense qu’il faut permettre à ces citoyens d’avoir leur chance. La double nationalité est souvent un privilège lié à des parcours de vie à l’étranger. Ce n’est pas un obstacle en soi, à condition que cela soit bien encadré juridiquement. »
Autre point sensible de l’avant-projet constitutionnel : la durée du mandat présidentiel, oscillant entre cinq et sept ans. Pour Mamadou Saliou Barry, le débat ne doit pas uniquement se focaliser sur le chiffre, mais sur la volonté réelle de respecter les engagements institutionnels: << Que ce soit cinq ou sept ans, l’essentiel est ailleurs. Un bon président, démocrate et patriote, peut initier de grands projets en cinq ans. L’État étant une continuité, d’autres peuvent poursuivre. Le problème, ce n’est pas la durée, mais le respect strict des mandats. »
Il insiste sur l’importance d’une alternance effective, rendue possible non par les textes eux mêmes, mais par leur application , portée par un leadership responsable : << Ce qui est fondamental, c’est que les présidents respectent la limitation des mandats. Même si on accorde deux mandats de sept ans, le plus important reste leur respect. C’est là que se joue la crédibilité de nos institutions. »
Pour finir, le coordinateur de la MAOG appelle à une gouvernance fondée sur le patriotisme, la transparence et l’esprit démocratique, sans lesquels aucune réforme constitutionnelle ne pourra garantir une alternance véritable.
Gnima Aïssata Kébé