Conakry – L’Alliance nationale pour l’alternance et la démocratie (ANAD) hausse le ton contre le projet de nouvelle Constitution rendu public le 30 juin 2025. Dans une déclaration, la coalition d’opposition rejette catégoriquement le texte proposé par les autorités de la transition, qu’elle accuse de préparer une « violation de la Charte » et de vouloir maintenir le chef de la junte au pouvoir.
« Ce texte ouvre la voie à une violation de la Charte de la transition et des engagements solennels pris par le président de la Transition », affirme l’ANAD, qui dénonce un « parjure d’une gravité historique ».
Au cœur des critiques : l’absence de reconduction de l’article 46 de la Charte de la transition. Celui-ci interdit explicitement toute candidature du président et des membres du CNRD aux élections de fin de transition. « Le refus de reconduire cet article […] est loin d’être une simple omission. Il s’agit d’une décision délibérée visant à favoriser le maintien au pouvoir du chef de la junte », insiste l’Alliance.
Autre sujet de désaccord, l’article 74 du projet de Constitution, qui garantirait une forme d’impunité au président de la République. Pour l’ANAD, cette disposition est en contradiction avec la création annoncée d’une Cour spéciale de justice. Le mandat présidentiel de sept ans est également jugé excessif, et la coalition demande qu’il soit ramené à cinq ans, assorti d’une obligation de déclaration publique des biens du chef de l’État au début et à la fin de son mandat.
L’organisation appelle à des « corrections » immédiates du texte avant toute soumission au référendum, en réclamant notamment l’intégration des articles 46, 55 et 65 de la Charte de la transition dans les dispositions transitoires.
Faute de quoi, l’ANAD menace de mener une opposition active contre le projet. « L’ANAD combattra activement ce projet de Constitution qui viole la Charte de la transition, l’Accord additionnel sur la démocratie et la bonne gouvernance de la CEDEAO, ainsi que la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance », conclut la déclaration.
Alpha