Une quarantaine de journalistes issus de divers médias publics et privés ont entamé, ce mardi, une formation de deux jours au Centre de Formation et de Perfectionnement en Technique de l’Information et de la Communication (CFPTIC). Organisée par le Service d’information du gouvernement (Guinée-Gouv) en collaboration avec le ministère de l’Information et de la Communication, cette session vise à renforcer les compétences des professionnels des médias en matière de fact-checking à l’approche des élections en Guinée.
Dans un contexte national marqué par l’annonce d’un référendum constitutionnel en septembre prochain, suivi d’élections générales, cette initiative apparaît comme une réponse adaptée aux enjeux de l’heure : garantir une information fiable et lutter contre la désinformation.
Abdoulaye Djibril Diallo, directeur général du CFPTIC, a salué l’importance de cette initiative qui s’inscrit, selon lui, dans une dynamique nationale de consolidation du vivre-ensemble : « C’est une formation qui vient à point nommé, alors que la Guinée se prépare à une série d’échéances électorales majeures. Les journalistes, en tant que vecteurs d’information, ont un rôle crucial à jouer pour garantir une couverture équitable, responsable et objective des événements à venir », a-t-il déclaré.
Abdoulaye Djibril Diallo, directeur général du CFPTIC
Il a insisté sur la nécessité de maîtriser les techniques de collecte, de traitement et de diffusion de l’information, en particulier dans les zones sensibles, et sur l’urgence de former les journalistes à déjouer les fake news, qualifiées par les Nations Unies d’« infodémie ».
Pour Aboubacar Condé, coordinateur de GuinéeGOUV, le service d’information du gouvernement, cette formation s’inscrit dans la deuxième phase du plan d’action de son service : celle du renforcement des capacités des professionnels de l’information. Il a souligné l’engagement du porte-parole du gouvernement à accompagner les médias dans la vulgarisation des actions étatiques et dans la consolidation d’un journalisme professionnel, en particulier à l’ère des plateformes numériques : « En plus de notre personnel, nous avons ciblé des journalistes de la RTG Koloma, RTG Boulbinet, des télévisions privées, de la presse écrite et des radios et télés web. Cette pluralité d’acteurs vise à créer une dynamique nationale autour de la vérification de l’information », a-t-il affirmé.
Aboubacar Condé, coordinateur de GuinéeGOUV
Présent lors de l’ouverture, Sékou Jamal Péndessa, secrétaire général du Syndicat des Professionnels de la Presse de Guinée (SPPG), a exprimé son soutien total à cette initiative qu’il juge essentielle pour la stabilité du pays : « Une presse bien formée est le meilleur rempart contre les tensions intercommunautaires alimentées par la désinformation. Nous saluons cette démarche et appelons à sa multiplication, notamment à l’intérieur du pays », a-t-il plaidé, rappelant l’importance du fonds de formation des journalistes prévu dans la convention collective.
Sékou Jamal Péndessa, secrétaire général du Syndicat des Professionnels de la Presse de Guinée (SPPG)
La formation est animé François Chignac, journaliste, spécialiste international en fact-checking, fort de plusieurs décennies d’expérience sur le continent africain. « Former des journalistes à la vérification de l’information, c’est renforcer les bases de la démocratie et restaurer la confiance entre les médias et les citoyens. Cela permettra une couverture plus éthique et rigoureuse des scrutins à venir », a-t-il soutenu.
François Chignac, Formateur
Durant les deux jours, les participants seront initiés aux outils de vérification numérique, et aux bonnes pratiques pour éviter de relayer des contenus trompeurs.
Gnima Aïssata Kébé