À l’occasion de la cérémonie d’ouverture de la première édition de la REJAC
Conakry, le 27 juin 2025
Monsieur le Président du Conseil National de la Transition,
Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement,
Mesdames et Messieurs les membres du Comité d’organisation,
Chers journalistes venus de toute l’Afrique,
Distingués invités,
Chers panélistes et facilitateurs,
Mesdames et Messieurs,
Il y a quelques mois, je recevais dans mon bureau un groupe de journalistes emmené par mon cher Mognouma, entouré de confrères. Leur démarche était simple, mais lourde de sens. Ils m’ont dit :
« Madame la Ministre, nous voulons créer un espace panafricain de dialogue sur notre métier, sur l’avenir de la presse, sur les grands enjeux de notre époque. Et nous avons besoin de vous. »
J’ai vu dans leurs yeux cette flamme rare, celle qui allie passion, responsabilité, et foi en l’Afrique. Alors j’ai dit oui. Oui à cette vision. Oui à cette volonté de bâtir, ensemble, un espace d’expression, de réflexion et de projection. Et nous y voilà aujourd’hui, réunis pour la toute première édition de la Rencontre des Journalistes Africains de Conakry – la REJAC.
Je voudrais saluer cette initiative audacieuse qui donne à la Guinée une nouvelle fois l’opportunité de porter haut la voix de l’Afrique consciente, connectée et responsable.
Je le dis avec humilité mais conviction : c’est un honneur d’en être la Présidente d’honneur.
Chers participants,
Nous vivons une époque de transformation accélérée. Et dans cette révolution silencieuse que porte le numérique, l’intelligence artificielle (IA) s’impose comme une technologie de rupture, redéfinissant nos économies, nos métiers, nos rapports au monde.
L’Afrique ne peut rester spectatrice. Elle doit être actrice, mieux encore, codéveloppeuse de cette nouvelle ère.
C’est pourquoi, en Guinée, nous avons entamé les travaux d’élaboration de notre Politique nationale de l’Intelligence Artificielle, adossée à une vision souveraine, inclusive et durable du numérique.
Mon Directeur national des technologies de l’information, que j’ai désigné pour prendre part à l’un des panels, détaillera nos orientations. Il ne s’agira pas d’imiter, mais d’inventer une IA utile à nos réalités : pour l’agriculture, la santé, l’éducation, la gouvernance.
Déjà, à l’échelle du continent, plus de 70% des jeunes Africains de moins de 30 ans vivent dans des environnements de plus en plus numérisés. D’ici 2030, l’économie numérique pourrait générer près de 180 milliards de dollars par an en Afrique (source : IFC/Google). La question n’est donc pas si l’IA arrivera en Afrique, mais dans quelles conditions, avec quelles règles, et pour qui.
Et c’est ici que le rôle du journalisme devient central.
Dans un monde saturé de données, de contenus générés par des algorithmes, de réalités parfois altérées, les journalistes sont les derniers remparts de la vérité et les premiers bâtisseurs du sens.
Vous êtes les vigies de l’éthique. Les éclaireurs du débat public. Et dans le domaine de l’intelligence artificielle, vous aurez à répondre à une exigence nouvelle : vérifier, vulgariser, expliquer, alerter.
Mesdames et Messieurs,
Sous le leadership visionnaire du Président de la République, Son Excellence le Général de Corps d’Armée Mamadi Doumbouya, la Guinée s’est résolument engagée à faire du numérique un levier stratégique de transformation nationale, en lien avec la vision Simandou 2040.
Cette vision repose sur cinq piliers :
C’est dans cette dynamique que nous développons un Technopôle, interconnectons nos universités à la fibre optique, construisons un Centre national de données de niveau Tier III, et accélérons l’accès à Internet dans les zones rurales via le Fonds d’accès universel.
À vous, journalistes, professionnels de la plume et de l’image,
je veux dire ceci : vous êtes des bâtisseurs de conscience.
Et cette rencontre, la REJAC, doit devenir un creuset de solutions, de convergences, de partenariats, pour faire émerger une presse africaine plus forte, plus formée, et plus en phase avec les défis du siècle.
À nos invités venus d’autres pays frères, soyez les bienvenus sur la terre de Guinée, terre d’hospitalité, d’engagement panafricain et de résilience.
Je formule le vœu que cette première édition de la REJAC ne soit pas une fin en soi, mais le point de départ d’un mouvement durable. Un mouvement pour une Afrique qui pense, qui crée, qui s’exprime et qui se transforme.
Excellente REJAC à toutes et à tous.
Et vive le journalisme africain libre, éthique et innovant.
Je vous remercie.