La première participation de la Guinée à la Coupe d’Afrique des Nations de mini-football se concrétisera à Derna, en Libye, du 13 au 25 juillet. Tandis que l’équipe nationale senior perfectionne ses stratégies au centre technique de Nongo, les préparatifs se trouvent au cœur d’un projet ambitieux, mêlant exigence technique et anticipation des imprévus.
Des règles propres et un format exigeant
Abdoul Aziz Sow, sélectionneur du Syli senior, a détaillé les règles du mini-foot, rappelant avec précision les dimensions du terrain et les spécificités du jeu : « Le mini-foot est une discipline qui se joue à 6 joueurs, le gardien compris, sur une distance de 50 m sur 30 m, avec des buts de 4 m sur 2 m de hauteur, une surface de réparation de 4 m également, un point de penalty qui se trouve à 7 m. La touche se joue avec les pieds et non les mains. Ça se joue sur un temps réglementaire de 2 fois 25 minutes. Il y a les prolongations sur les matchs à élimination directe et les épreuves de tirs au but. Il y a des multiples changements. Au football classique, on parle de 5 changements en trois temps. Mais avec le mini-foot, ce sont des changements multiples mais pas comme au basketball. C’est-à-dire qu’un joueur peut sortir à la deuxième minute mais ne plus rejouer. Cependant, tout le groupe que vous avez sur le banc peut chacun jouer un match. Une sélection est composée de 15 joueurs, ça veut dire que ces 15 joueurs peuvent disputer un match mais un seul temps pour chaque jour. »
Ce format requiert une grande adaptabilité et un conditionnement spécifique, d’où la nécessité de travailler simultanément sur les aspects physiques, techniques et tactiques.
Une préparation en trois temps pour relever le défi
À Nongo, l’équipe poursuit une phase mixte depuis trois semaines. « Tout se passe très bien, on est à notre 3e semaine de préparation. Aujourd’hui (lundi 23 juin), on a entamé la phase mixte. On commence la phase tactique aujourd’hui et on garde toujours le point sur l’aspect physique. Tout de suite, on a travaillé un peu la coordination, un peu de vivacité. On va commencer à travailler l’animation défensive (dans la foulée de la séance de ce soir). Après, on va monter en animation offensive puis en transition. Et ça permettra de retrouver les repères. On terminera par les spécificités, les actions standards. Donc cette semaine va être beaucoup plus physico-technique-tactique. Et aussi psychologique. En résumé, les deux premières semaines, on a travaillé sur trois éléments : la préparation physique générale et spécifique, la préparation physique pré compétition parce qu’on n’avait pas de temps. On sait que pour préparer une bonne équipe il faut des semaines, et nous ne les avions pas. C’est une compétition qui n’est pas connue sur le plan national, les joueurs n’y sont pas habitués. Donc il fallait mixer le travail pour permettre aux joueurs d’être prêts sur le plan physique. Aujourd’hui, ils sont là, on va continuer ainsi avec des retours sur des éléments physiques […] sans oublier l’aspect mental pour mieux aborder la compétition. »
Cette approche, résolument globale, doit permettre au Syli de s’adapter à la fois aux exigences du jeu et aux contraintes d’un calendrier serré.
Des défis logistiques et un encadrement renforcé
Par ailleurs, le sélectionneur veille à renforcer l’effectif par la présence de stagiaires, afin d’anticiper toute éventualité sur le terrain. « Je me retrouve avec un groupe de 15 joueurs sur la liste officielle reconnue. J’ai 3 à 4 stagiaires en réserve avec moi parce qu’on ne minimise rien. On ne sait ce qui peut arriver. La compétition sera intense et très exigeante. Donc si vous n’avez pas des joueurs préparés en amont, vous faites appel, ce sera compliqué. Ce qui fait qu’on a trouvé des joueurs supplémentaires pour préparer des éventualités, on ne sait jamais. J’avais des joueurs qui avaient des bobos mais Dieu merci, le gardien Ibrahima Sory a repris aujourd’hui, Abdoulaye Nana qui souffrait du palu a repris. Il reste deux joueurs en déplacement, qui doivent arriver mardi ou mercredi pour compléter le groupe […]. On a un staff médical qui travaille et qui veille sur tout le groupe afin que tout le monde soit prêt avant le jour J. »
Les défis logistiques ne s’arrêtent pas aux préparatifs sur le terrain. D’après le sélectionneur, « J’ai échangé avec mon président ce matin, j’ai aussi été joint par des responsables du ministère des Sports pour me poser quelques questions d’ordre technique par rapport au suivi mais aussi au décaissement donc à la prise en charge. On espère que tout va rentrer dans l’ordre dans un bref délai. Ils nous ont rassurés, dans les 72 heures qui vont suivre, c’est bien possible que l’équipe soit à l’internat pour faire une séance de travail approfondie sur le plan mental et la connaissance des règlements […] avant de s’envoler pour Abidjan où on fera une mise au vert de dix (10) jours, jouer deux ou trois matches amicaux afin d’être mieux affûté avant de bouger pour Derna, ville hôte de la compétition. »
Un groupe relevé dans un contexte difficile
Au niveau sportif, la Guinée intègre le groupe D, aux côtés d’équipes de haut niveau telles que le Nigeria, la Mauritanie et le Burkina Faso. Ce contexte imposant ne manquera pas de mettre le Syli à rude épreuve, mais il compte aborder chaque match en se créant des « arguments » capables de surprendre les adversaires. La première confrontation aura lieu le 15 juillet contre le Burkina Faso.
Pour le Syli senior, cette compétition représente une étape cruciale dans sa quête de reconnaissance, et chaque effort déployé aujourd’hui contribue à forger une équipe capable de rivaliser avec les meilleures nations du mini-foot.
Alpha