À Genève, la République de Guinée s’est retrouvée au cœur de l’attention du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies. À l’occasion de son quatrième Examen Périodique Universel (EPU), le pays s’est vu adresser plus de 250 recommandations, dont une quarantaine jugées prioritaires pour renforcer sa conformité avec les normes internationales en matière de droits humains.
Face aux États membres, le ministre guinéen de la Justice et des Droits de l’Homme, Yaya Kaïraba Kaba, a réaffirmé l’intention des autorités de respecter les engagements souscrits sur la scène internationale. « Mon gouvernement reste disposé à honorer tous ses engagements pour être en harmonie avec les instruments internationaux auxquels il a volontairement souscrit », a-t-il déclaré, insistant sur la volonté de poursuivre les réformes législatives et institutionnelles en cours.
La question de la torture et de l’abolition de la peine de mort a également été évoquée. Le ministre a assuré que « les efforts seront poursuivis afin de mettre fin à cette pratique d’un autre âge » et a précisé que le projet de ratification du deuxième protocole facultatif relatif aux droits civils et politiques sera soumis « au futur Parlement dès qu’il sera installé ».
Autre dossier sensible : les événements du 28 septembre 2009. Yaya Kaïraba Kaba a assuré que « mon gouvernement fera tout pour qu’elle aboutisse, dans l’intérêt de la justice et des droits de l’homme ».
Le renforcement des droits civils et politiques reste, selon lui, un axe central du processus démocratique. « Mon gouvernement reste convaincu que leur renforcement constitue un véritable indicateur d’évaluation de notre processus de construction démocratique. »
S’agissant de la suite à donner aux recommandations, le ministre a indiqué qu’une réponse officielle sera transmise après consultation des parties prenantes à l’échelle nationale. « Malgré les pleins pouvoirs conférés à ma délégation, nous avons décidé d’adresser une réponse globale après consultation des départements techniques, du Conseil national de la Transition et des organisations de la société civile. »
Il a par ailleurs appelé à un accompagnement des partenaires internationaux pour appuyer la mise en œuvre des engagements pris. « Au niveau international, [cela permettra] de bénéficier d’un accompagnement de la part des partenaires techniques et financiers dans ce long et difficile processus de construction démocratique. Je suis convaincu de leur disponibilité. »
Cette revue intervient alors que la Guinée reste sous le regard critique de plusieurs organisations qui documentent régulièrement des atteintes graves aux droits fondamentaux. L’attente autour de la concrétisation des promesses faites devant les instances internationales demeure forte, tant sur le plan interne qu’auprès de la communauté internationale.
Alpha