Alors que l’Union des Forces Démocratiques de Guinée traverse une période de vives tensions internes, le Cercle des Amis de Gaoual (CERAG-UFDG) appelle à la négociation pour éviter la dissolution du parti. L’annonce a été faite ce lundi 14 avril 2025, lors d’une conférence de presse organisée à la Maison commune des journalistes, à la Minière.
Dans sa déclaration, le président du CERAG-UFDG, Lamarana Petty Diallo, a dressé un tableau des difficultés actuelles de la formation politique : « Aujourd’hui, l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) traverse une période critique, marquée par des crises internes, des décisions judiciaires complexes et des pressions institutionnelles. Ces défis doivent être perçus comme une opportunité de réflexion et de transformation, et non comme une raison de découragement, encore moins de divisions. C’est pour cette raison que nous avons tenu à vous inviter pour lancer un appel à sauver l’UFDG et empêcher sa suspension ou sa dissolution », a-t-il affirmé.
Une volonté de réformer le parti
Le CERAG-UFDG, se positionnant comme une force de proposition, appelle à des réformes structurelles en profondeur pour moderniser le parti. « Ce mouvement, né de la volonté de dépasser les blocages structurels et les divisions internes, incarne une vision novatrice pour l’UFDG. Le CERAG-UFDG appelle à une refonte des textes statutaires, à un renouvellement des instances dirigeantes, et à une dépersonnalisation du leadership. Ces réformes sont essentielles pour adapter le parti aux réalités politiques actuelles, et répondre aux attentes d’une jeunesse avide de renouveau. Le CERAG-UFDG n’est pas une opposition interne, mais une solution pour redynamiser l’UFDG et lui permettre de retrouver sa place centrale dans le paysage politique guinéen », a rappelé Lamarana Petty Diallo.
Dénonciation des exclusions
Le président du CERAG-UFDG a également dénoncé l’exclusion récente de plusieurs militants, qu’il qualifie de dérive autoritaire : « L’UFDG ne peut se réduire à des luttes de clans ou à des exclusions arbitraires. Notre parti est avant tout celui des militants, des citoyens qui croient en une Guinée démocratique, juste et prospère. Nous dénonçons avec véhémence la dictature de la pensée unique qui étouffe les débats internes et fragilise notre cohésion. Les récents événements, notamment la révocation de leur fonction des cadres du parti dont la plupart sont du Conseil politique, montrent non seulement la panique mais aussi la pratique dictatoriale qui règnent au sommet de l’UFDG. Nous convions tous ces cadres à se donner la main en nous rejoignant pour achever l’œuvre de réforme. Les décisions d’exclusion, de retrait de titre ou de fonction ont, vous le savez tous, été motivées par un mémorandum jugé subversif par certains radicaux. Ce jugement de valeur traduit une intolérance inquiétante envers la diversité des opinions. Nous exprimons notre soutien indéfectible à Monsieur Joachim Baba Millimoung, et à Monsieur Samuel Kourouma. L’engagement, la compétence et le dévouement des cadres exclus ou démis ne doivent pas être éclipsés par des comportements antidémocratiques de nostalgiques d’un pouvoir inique qu’ils ont toujours servi », a-t-il lancé.
Soutien aux signataires du mémorandum
Le CERAG-UFDG salue également l’initiative des secrétaires fédéraux signataires du mémorandum, tout en critiquant sa fuite et les pressions exercées contre ses auteurs : « Leur démarche reflète le souci de vérité et de réforme de l’UFDG. Cependant, nous fustigeons avec fermeté la fuite de ce document, qui était censé rester confidentiel, et dénonçons les manœuvres dilatoires et honteuses orchestrées par la direction du parti. Ces manipulations, visant à faire plier certains secrétaires fédéraux et à solliciter des déclarations de fidélité pour masquer une réalité évidente, ne font qu’aggraver les tensions internes », a-t-il dénoncé.
Un appel à l’unité face aux menaces
Enfin, le CERAG-UFDG invite l’ensemble des militants à faire preuve de responsabilité face aux risques encourus par le parti : « Nous devons nous rassembler autour d’une vision commune, mettre de côté nos différends et travailler ensemble pour renforcer notre parti. Le moratoire de 45 jours donné par le MATD et la décision du tribunal de Dixinn ne doivent pas être des obstacles insurmontables. Au contraire, ils doivent nous pousser à agir avec responsabilité et détermination. Aujourd’hui, plus que jamais, nous devons prouver notre capacité à évoluer, à nous adapter et à surmonter les crises », a conclu Lamarana-Petty Diallo.
Gnima Aïssata Kébé