Le 9 avril 2025, Madame Camara Djenabou Touré, Directrice nationale des Affaires politiques et de l’Administration électorale, a animé une conférence de presse à Conakry pour faire le point sur l’avancement du processus électoral et des initiatives d’identification des citoyens. Accompagnée du ministre porte-parole du gouvernement, Ousmane Gaoual Diallo, et du coordinateur du Programme National de Recensement Administratif à Vocation d’État Civil (PN-RAVEC), Mme Touré a détaillé les étapes franchies et les défis à relever.
Consolidation des bases du recensement administratif
Djenabou Touré a indiqué que le processus de recensement administratif à vocation d’état civil avait pris un léger retard au début, principalement en raison de la mise en place de la coordination nationale. Cependant, une fois cette coordination établie, les activités se sont intensifiées grâce au recrutement des coordinateurs régionaux et préfectoraux, ainsi qu’à la formation des comités locaux. Elle a précisé que les ordres de gestion du programme ont été établis, facilitant ainsi la mise en œuvre efficace des activités.
Cadre juridique renforcé pour une identification moderne
Deux lois essentielles ont été adoptées pour moderniser le système d’identification et d’état civil : la Loi sur l’identification des personnes physiques, adoptée le 20 octobre 2023 par le Conseil National de la Transition (CNT), promulguée et publiée au Journal officiel de la République. Cette loi établit un cadre pour l’identification unique des citoyens guinéens. Ensuite, il y a la Loi sur l’état civil : elle vise à digitaliser les actes d’état civil, notamment les naissances, mariages, divorces et décès, simplifiant ainsi l’accès des citoyens à ces services essentiels.
Mme Touré a souligné que ces lois permettent d’harmoniser les procédures d’identification et de mettre en place un registre national des personnes physiques, facilitant l’accès aux documents d’identité tels que la carte nationale d’identité et le passeport.
Progrès dans l’enrôlement et préparation des élections
Concernant l’enrôlement des électeurs, Mme Touré a annoncé que 6 000 kits d’enrôlement ont été réceptionnés, le dernier lot étant arrivé le 8 avril. L’installation du logiciel d’enrôlement est terminée, et la formation des formateurs est en cours. Les superviseurs, déjà recrutés, ont été formés et sont prêts à déployer les équipes pour le lancement officiel de l’enrôlement prévu le 15 avril 2025.
Elle a précisé que ce recensement ne remplace pas le PN-RAVEC, mais les deux processus se dérouleront simultanément pour assurer une couverture complète.
Actualisation du découpage administratif et géolocalisation
Un travail approfondi d’actualisation du découpage administratif a été effectué, avec la géolocalisation de 46 000 sites potentiels pour les centres de vote, tels que des écoles, centres de santé et espaces publics. Cette initiative vise à faciliter l’accès des électeurs à leur centre de vote et à renforcer l’efficacité logistique lors des élections.
Planification des élections : une question de faisabilité et de budget
La Directrice nationale des affaires politiques et de l’administration électorale au MATD a expliqué que l’ordre et le calendrier des élections dépendent de plusieurs facteurs, notamment la disponibilité des financements, la stabilité politique et la sécurité. Ce sont les services techniques qui évaluent la faisabilité et proposent un plan adapté, soumis ensuite aux autorités politiques pour décision finale. Elle a insisté sur le fait que ces décisions ne sont pas dictées par une loi spécifique, mais sont le résultat d’analyses techniques et budgétaires.
Perspectives : vers une nouvelle constitution et des élections inclusives
En ce qui concerne l’élaboration d’une nouvelle constitution, Mme Touré a indiqué que le comité chargé de la réécriture a terminé ses travaux. Une plénière est prévue pour intégrer les recommandations dans l’avant-projet de la constitution suivi du référendum constitutionnel puis les élections communales, régionales, législatives et présidentielles.
Mme Touré a conclu en réaffirmant l’engagement du gouvernement de transition à organiser des élections transparentes, libres et inclusives, en mettant l’accent sur la modernisation de l’état civil et l’identification des citoyens comme fondements essentiels de ce processus démocratique.
Gnima Aïssata Kébé