La Confédération nationale des travailleurs de Guinée (CNTG) a officialisé, ce lundi 17 mars, l’exclusion de Salifou Camara de ses instances dirigeantes. Lors d’un point de presse tenue à la Bourse du travail de Kaloum, le Secrétaire général de l’organisation, Amadou Diallo, a détaillé les raisons de cette décision, invoquant des actes de « calomnies, injures et conspirations » perpétrés par l’intéressé à l’encontre du bureau confédéral.
Un long différend interne
La CNTG affirme être confrontée depuis plusieurs années à des tentatives de déstabilisation initiées par certains de ses membres. Lors du dernier congrès de l’organisation, ces tensions se seraient intensifiées, donnant lieu à des manœuvres visant à contester l’élection du Secrétaire général Elhadj Amadou Diallo. Malgré ces incidents, la centrale syndicale souligne que Salifou Camara a continué à participer aux activités syndicales. Cependant, le climat s’est dégradé, conduisant à « des attaques répétées contre le bureau confédéral ».
Les fondements juridiques de l’exclusion
Selon la CNTG, la décision d’exclure Salifou Camara repose sur ses statuts et son règlement intérieur. Les articles 33, 52 et 53 précisent notamment que « toute infraction aux principes de l’organisation peut entraîner des sanctions graduelles allant de l’avertissement à l’exclusion ». L’article 53 impose par ailleurs une audition préalable avant toute sanction. En l’espèce, l’ex-syndicaliste aurait été convoqué « à deux reprises sans donner suite », justifiant ainsi la mesure prise à son encontre.
Une exclusion unanime et des poursuites envisagées
À l’issue d’une réunion extraordinaire tenue le 11 mars, le bureau confédéral a statué sur l’affaire et a tranché en faveur d’ »une exclusion pure et simple » de Salifou Camara. La décision, prise « à l’unanimité », prévoit également la tenue d’ »un congrès partiel en vue de pourvoir son poste ». En outre, « des plaintes devraient être déposées par certaines victimes présumées », ouvrant la voie à d’éventuelles procédures judiciaires.
La CNTG affirme « assumer pleinement cette décision », qu’elle considère comme « un gage de respect de ses textes réglementaires ». Pour l’heure, Salifou Camara ne s’est pas encore exprimé publiquement sur son éviction ni sur les accusations portées contre lui.
Alpha