Après la verdict dans le procès des massacres du 28 septembre 2009 ce mercredi 31 juillet 2024 au tribunal criminel de dixinn délocalisé à Kaloum, des victimes de ces événements tragiques et des défenseurs des droits de l’homme se sont exprimés.Si pour les uns, le droit a été dit, d’autres par contre, pensent le contraire.
« Ils devraient avoir 40 à 50 ans de prison. Parce que nous on a trop souffert. On sait ce qu’on a traversé. On m’a cassé le pied, on a volé ma moto et tout l’argent que j’avais sur moi, à l’époque. J’ai dépensé jusqu’à fatigué, maintenant je suis devenu vieux, je ne peux rien gagner.Les condamnation sont faibles » regrette Garanké Diallo, l’une des victime.
Pour Mariama Djouldé Diallo qui a perdu sa maman lors des événements, elle pense que justice a été rendue, même si sa maman ne pourra plus lui revenir.
« Je suis contente de cette condamnation. J’ai perdu ma maman dans les massacres du 28 septembre. Malgré ma satisfaction pour ce verdict, le choc d’avoir perdu ma maman reste toujours en moi. Qu’à cela ne tienne notre part de vérité a été reconnue dans cette affaire. Nous remercions Dieu » se réjouit-elle.
Fatoumata Barry victime, elle, s’inquiète pour sa sécurité, et celle des autres victimes.
« Le verdict est tombé, on est guinéen, on doit se pardonner. Mais quant il y’a un crime, il faut punir les responsables, pour sauvez d’autres. C’est pas la délibération qui a été faite aujourd’hui qui nous inquiète. C’est dire qu’on va être indemnisé par ces détenus. Là, nous ne sommes pas d’accord. L’Etat est là, il n’a qu’à prendre sa responsabilité. Aujourd’hui nous les victimes, on ne se sent pas en sécurité. Nous demandons protection et sécurité. On a eu beaucoup de retard. On a perdu tout, mais on garde l’espoir ».
Mamadou Kally Diallo, activiste des droits de l’homme se dit satisfait de ce verdict.
« Je suis très satisfait. Vous savez que c’est un procès à la fois historique et pédagogique. Une grande première du continent. Nous sommes très heureux que le tribunal ait accédé à la réqualification des faits par rapport aux crimes contre l’humanité. Et la décision, nous disons que ça été un procès juste équitable, qui a obéit aux normes. Nous sommes très satisfait, et nous osons espérer que cela sera le fondement de la lutte contre l’impunité. Le droit a étédit, et nous sommes satisfait ».
Gnima Aïssata Kébé