La situation socio-politique guinéenne notamment la gestion de la transition ainsi que d’autres sujets de l’actualité étaient ce mercredi 29 mai 2024 au centre de la conférence de presse du parti politique, Rassemblement Pour la République (PRP). Animé par le président du parti, la rencontre a été l’occasion pour Diabaty Doré d’attirer l’attention de l’opinion sur les ratés dans la conduite de la transition.
Selon le compromis dynamique conclut entre la junte militaire guinéenne et la communauté économique des états de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le retour à l’ordre constitutionnel doit se faire avant le 31 décembre prochain. À quelques mois de cette échéance, tout porte à croire qu’un glissement de calendrier est inévitable. D’où le doute des leaders politiques guinéens.
« Notre rencontre de ce matin n’est malheureusement pas un rendez-vous de réjouissance dans la mesure où nous venons échanger sur l’état très alarmant de notre pays qui, ne nous voilons plus la face, vit dans une situation de crise sans précédent. Cet état de crise, vous le savez, se manifeste dans tous les domaines de la vie nationale ce, à cause de l’incompétence doublée de mauvaise foi, et surtout de l’ambition effrénée de la junte guinéenne de se cramponner au pouvoir contre vents et marées.Il vous souviendra que dès sa prise du pouvoir le 05 septembre 2021, le CNRD s’était engagé à éviter les erreurs du passé en: Protégeant les droits et les libertés fondamentaux; Ne versant plus jamais le sang du guinéen; Luttant contre la personnification de l’Etat Faisant de la justice la boussole de la transition. Pourtant, à mesure que le temps passe, ces promesses se sont avérées n’être que de simples vœux peux. Les guinéens ont compris clairement que eux qui s’étaient présentés comme des parangon de vertu, se sont révélé pire que ceux qu’ils dénonçaient à cor et à cri. Voici en un mot comme en mille, l’ampleur des désillusions que nous a servi le CNRD. Si je vous ai donc fais appel ce matin, chers amis de la presse, c’est pour mettre à nu l’incurie de ceux qui se faisaient passer pour des anges alors qu’ils sont plus démons que le mot. Comme chacun le sait, le pays va plus mal sous cette transition et c’est le moins qu’on puisse dire. Combien parmi nos compatriotes croupissent aujourd’hui en prison en flagrante violation de leurs droits les plus élémentaires? Combien de guinéens vivent de nos jours en exil, fuyant l’injustice et l’arbitraire érigés en mode de gouvernance dans leur pays? Combien de guinéens ont été froidement assassinés depuis le 05 septembre 2021? » s’est interrogé l’opposant guinéen.
Plus loin, M. Doré dénonce l’indifférence des institutions internationales face à cette situation, avant d’interpeller les chefs religieuses du pays à s’impliquer, avant que ça ne soit trop tard.
« Le mal est le comportement liberticide et criminel du CNRD. Mais le pire, croyez-moi, reste le silence coupable de nos institutions continentales comme la CEDEAO (ce lion édenté) et surtout la complicité malveillante et maladroite de la France dont le soutien à la nouvelle dictature en Guinée ne fait l’ombre d’aucun doute. A la démocratie, à ses rapports historiques avec le peuple de Guinée, à l’Etat de droit et au droits humains, la France de monsieur Emanuel Macron a préféré soutenir le despotisme du Général Mamadi Doumbouya, ancien légionnaire français. Société civile matraquée, les partis politiques menacés de dissolution, les activistes des droits de l’homme traqués sans arrêt, les médias bâillonnés. telle est l’image que renvoie de nos jours la transition guinéenne que la France de Macron s’obstine à soutenir et accompagner peu importe le prix à payer en terme de droits humains. Aujourd’hui il n’est à prouver à personne que le retour à l’ordre constitutionnel n’est plus à l’ordre du jour. La priorité pour Mamadi Doumbouya, son Premier Ministre et ses compagnons reste comment jouer le dilatoire pour ne pas voir le retour à l’ordre constitutionnel. Mais fort malheureusement pour eux, le peuple de Guinée a très vite compris la manœuvre et reste désormais sur ses gardes. Aucune confiscation du pouvoir ne saurait être tolérée désormais en Guinée. Seul le peuple a et doit avoir le dernier mot. C’est d’ailleurs, la raison pour laquelle j’invite les leaders religieux à ne pas attendre que la situation pourrisse pour se lever. Nous sommes déjà en situation de crise et c’est le bon moment de prendre son bâton de pèlerin pour dire la vérité à qui de droit avant qu’il ne soit trop tard » a t-il conclu.
Gnima Aïssata Kébé