Depuis un certain temps, des délestages du courant électrique sont constatés dans les différents foyers du grand Conakry ainsi que certaines villes de l’intérieur du pays. Une situation qui pousse certains jeunes à manifester pour réclamer le retour du courant.
A l’occasion d’une conférence de presse animée ce mercredi 13 mars 2024 à la cellule de communication du gouvernement, le nouveau premier ministre s’est longuement prononcé sur cette question.
Pour Bah Oury, les raisons de ce délestage sont multiples et variées mais l’une des principales est le manque d’eau dans les deux principaux barrages hydroélectriques du pays notamment Kaleta et Souapiti.
« Il faut que nos compatriotes comprennent dans quelle situation nous sommes-nous. Les barrages n’ont plus suffisamment d’eau pour différentes raisons. Ceux qui font le voyage autour des barrages de Souapiti et de Kaléta peuvent constater que le niveau d’eau est particulièrement bas. Continuer à utiliser cette eau c’est prendre le risque de rendre les barrages inutilisables et ce serait une grave perte pour la communauté nationale et pour le patrimoine en termes d’infrastructures de notre pays. De ce point de vue, le niveau d’eau a atteint une côte d’alerte qui oblige à agir avec parcimonie jusqu’à ce que la situation puisse s’améliorer », a-t-il déclaré avant de citer d’autres raisons.
A côté de ce premier point, figure l’explosion du principal dépôt central d’hydrocarbure survenu le 17 décembre 2023. Celle-ci impactant l’approvisionnement en carburant use un poids non négligeable sur la fourniture du courant à cela s’ajoute la difficulté financière que traverse l’État.
« Là aussi, nous sommes impactés indépendamment de nous tous par cette situation qui est une véritable catastrophe nationale. Si par exemple l’État guinéen engrange de manière globale des recettes de 3 mille milliards GNF tout ce montant est englouti dans l’électricité. Ce qui fait que nous sommes dans une situation financière particulièrement tendue. Cela ne peut pas continuer ainsi », a-t-il ajouté.
Face à cette situation qui devient de plus en plus tendue, le nouveau locataire du palais de la colombe soutient que des pistes de solutions sont en train d’être trouvées afin d’améliorer la desserte. Bah Oury est certes conscient de la difficulté que traversent les citoyens mais reste tout de même prudent quant à l’annonce d’un délai. Par ailleurs, il rassure qu’ils travaillent d’arrache pied pour y parvenir.
« Aujourd’hui nous sommes en train de chercher dans l’urgence une solution palliative pour nous permettre d’approvisionner ou d’améliorer ou de stabiliser le peu qui existe pour que la situation ne se retrouve pas dégradée au-delà de ce qui est acceptable. Nous sommes en train d’étudier cette question. Des alternatives réalistes sont en train d’être prises en compte. Nous allons les dire lorsque tout sera ficelé de manière à prendre en compte les contraintes techniques, financières et les contraintes de délais pour que nous puissions donner une information crédible et vraie pour l’ensemble des populations guinéennes(…) Nous travaillons d’arrache pieds pour que cette période extrêmement difficile et tendue ne s’allonge pas dans le temps », annonce le chef du gouvernement.
En attendant que des solutions ne soient trouvées, la population guinéenne est invitée à garder son mal en patience.
Mamadou Saidou Baldé