Installé il y a plus d’une semaine dans sa nouvelle fonction de Premier ministre, Bah Oury a dans une interview accordée à nos confrères de RfI ce mardi 12 mars 2024 abordée plusieurs questions dont celui du retour à l’ordre constitutionnel en Guinée.
Alors que la junte a promis de rendre le pouvoir en fin 2024 aux civils, a seulement quelques mois de la fin de cette échéance, la question de son respect pose problème. Le nouveau chef du gouvernement est certes conscient du retard accusé dans la réalisation des points inscrits dans le chronogramme de la transition mais promet de faire le point dans les prochains jours avec la classe politique afin que le retard soit rattrapé.
« Les processus de transition sont complexes d’un pays à un autre. Malheureusement, la CEDEAO a toujours interprété la question de la transition comme une passion de pouvoir. Or les causes fondamentales de la déstabilisation de la Guinée, pour ne parler que d’elle, sont d’ordre beaucoup plus structurels. Donc si nous voulons éviter la répétition de ces séries d’instabilité, il faut prendre en compte la nécessité d’un stat building d’où la refondation. En se dotant d’instruments lui permettant d’éviter de nouvelles crises politiques majeures. Bien entendu il y a un retard qui a été constaté mais nous ferons les points dans les prochains jours et semaines avec la classe politique guinéenne de manière globale et nous ferons en sorte que ce retard puisse être rattrapé avec l’aide de Dieu », a t- il dit.
Aujourd’hui, la finalisation du recensement administratif à vocation d’état civil (RAVEC) est une priorité pour le CNRD. Selon Bah Oury l’établissement de ce fichier doit aboutir à l’extraction du fichier électoral qui devra conduire le peuple aux élections. Ce qui sûr ou presque, d’ici la fin d’année 2024, le referendum sur la nouvelle constitution doit nécessairement se tenir avant de penser aux autres échéances électorales.
« je pense que la durée de la transition dépend de ce qui doit être fait sur le terrain. Nous avons besoin de finaliser le recensement administratif à vocation d’état civil (RAVEC), de ce fichier, il y aura l’extraction du fichier électoral. À partir de l’établissement de ce dernier, le référendum a été indiqué comme étant un objectif majeur par le président du CNRD, le général Mamadi Doumbouya. Donc d’ici la fin de l’année il faut nécessairement que le référendum puisse être tenu. À partir de ce moment-là, les autres processus électoraux vont être déclinés », a-t-il expliqué.
Au regard des points inscrit au chronogramme ; le nouveau locataire du palais de la colombe estime que 2025 sera une bonne période pour couronner l’ensemble des activités car pour lui, l’explosion du dépôt central d’hydrocarbure est un coup très dur que la guinée traverse.
« Dans un contexte où nous accusons une fragilité sur le plan financier, nous devons travailler à la stabilisation, à la décrispation politique pour avoir une possibilité d’examiner et de réaliser les étapes du chronogramme de la transition dans une relative sérénité.
Donc l’objectif, c’est de finir cela et pense que 2025 est une bonne période pour couronner l’ensemble du processus toujours avec l’aide de Dieu parce l’explosion du dépôt d’hydrocarbures de Kaloum a été vraiment un coup très dur, et qui impact l’ensemble des activités de l’État aujourd’hui », soutien Bah Oury avant de vanter le leadership du président de la transition.
S’achemine-t-on vers l’idée d’un report du délai de la transition en Guinée ? Pour l’instant, l’on ne saurait le dire avec exactitude mais les regards restent rivés sur le CNRD qui en dépit des 10 points inscrits au chronogramme sollicite un budget près de 6 mille milliards de francs guinéens pour le retour à l’ordre constitutionnelle.
Mamadou Saidou Baldé