Face à une crise institutionnelle, il faut éviter de tomber dans une crise sociale. Or la grogne se fait entendre. Le peuple est de plus en plus exigent et réclame certaines choses. Logique!
Une nouvelle épreuve de force se prépare. Elle pourrait avoir lieu ce lundi 26 février 2024. « Pourrait », car la balle est encore dans le camp du CNRD pour tenter de saisir la petite fenêtre qui s’offre à elle pour « tuer le poussin dans l’œuf », et avancer dans la mise en œuvre du chronogramme de la transition. En effet oui il existe une fenêtre, une toute petite fenêtre politique pour envoyer une première réponse à la classe syndicale.
Ironie du sort le CNRD n’a aucun paravant politique. Personne pour prendre les devants: pas de Premier Ministre, pas de Ministre de l’Administration du territoire, pas de gouvernement. Il n’existe donc aucun interlocuteur à l’autre bout de la table face aux Syndicalistes. C’est donc un choc que le CNRD prendra tout seul en plein visage.
Mais c’est là que réside cette minuscule ouverture politique que le comité peut saisir: nommer ce week-end un Premier Ministre (de préférence politique, négociateur), qui invitera illico presto la classe syndicale autour de la table. L’autre fenêtre aurait été de libérer le Syndicaliste-Journaliste Sekou Pendessa (malheureusement condamné à la prison ferme, dans un pays qui a pourtant consacré la liberté de manifester et voté la dépénalisation du délit de presse).
Là aussi, la possibilité c’est la grâce du Général Mamadi Doumbouya, puisque Monsieur Pendessa n’était pas poursuivi pour un crime de sang.
Mais alors, quel gouvernement pour la Guinée?
Qu’on se le dise: il n’est pas interdit de reconduire des Ministres. Il faut juste qu’ils aient posé des actes concrets qui les rendent pour le moment « indispensables » pour la poursuite des réformes. Or ces Chefs de département qui ont posé des actes dans ce sens ne sont pas légion. S’il faut citer (désolé de me prêter à cet acte que certains pourraient trouver subjectif), on pourrait reprendre les yeux fermés le jeune Ministre Alpha Bacar Barry qui est entrain de réformer positivement la formation professionnelle, Morissanda Kouyaté dont l’engagement redonne de la vigueur à diplomatie guinéenne et fait de la défense des Guinéens une priorité absolue (le cas Soul Bang’s-Manamba à l’aéroport de Dakar en fait foi, quelques heures avant la dissolution du gouvernement), Diaka Sidibe qui a nettoyé l’écurie de l’enseignement supérieur et qui a remis la recherche scientifique au centre de l’université guinéenne, et Moussa Cissé la surprise, qui tient fermement le gouvernail de l’économie nationale. Chacun peut continuer la liste selon ses critères.
Une chose est claire: les prochains locataires des Ministères sont prévenus: la récréation est terminée. Les bisbilles enfantines ne passeront plus. Personne n’a aidé le Général à prendre le Pouvoir. Même certains hauts placés issus des rangs de l’armée n’y ont pas contribué. Ils sont là sans y avoir participé: voilà pourquoi si la main du Général Doumbouya tremble dans la prise de décision ce sera sûrement pour certains jeunes militaires qui étaient aux premiers rangs dans la prise du Pouvoir. Mais pas pour le reste.
Vivement un gouvernement. Le vide politique ne profite à personne.
A M