Dans un décret présidentiel émis aujourd’hui, le Président de la transition guinéenne, le général Mamadi Doumbouya, a pris la décision radicale de dissoudre le gouvernement en place. Cette mesure intervient dans un contexte de crise économique sans précédent, marquée par une hausse vertigineuse des prix des denrées de première nécessité, des délestages d’électricité, des restrictions d’accès à Internet, et une crise politique notable entre la gouvernance du CNRD et les acteurs politiques majeurs ainsi que la société civile.
La dissolution du gouvernement survient également au milieu d’une crise majeure au sommet de l’État, révélant un manque de cohésion et de solidarité au sein du gouvernement sortant. Les critiques envers l’incompétence, l’indiscipline, et la corruption caractérisant la gouvernance précédente sont omniprésentes.
Cependant, des interrogations subsistent quant à la capacité du général Doumbouya à relever les nombreux défis urgents auxquels la Guinée est confrontée. Malgré la dissolution du gouvernement, les marges de manœuvre semblent étroites, et le président de la transition devra tirer des leçons des échecs passés pour instaurer un véritable changement.
Le succès de cette restructuration politique dépendra de la compétence et du patriotisme mis en avant dans les nouvelles nominations. Un appel à un dialogue authentique entre les différents acteurs politiques est également nécessaire pour instaurer un climat de confiance. La Guinée attend un leadership éclairé, l’homme qu’il faut à la place qu’il faut, pour surmonter les défis et instaurer des réformes significatives.
Le temps dira si cette dissolution du gouvernement marque réellement une volonté de changement ou s’il s’agit d’un coup de bluff de plus. Les jours à venir seront cruciaux pour déterminer si la transition guinéenne prend la voie d’une transformation positive ou si elle s’inscrira dans la continuité des échecs passés.
Abdourahamane Nabé