Mohamed Cherif Barry est un chef mécanicien âgé de 54 ans, qui a vu son fils Thierno mamadou âgé 17 ans, baigner dans son sang le jour des massacres du 28 septembre 2009. Dans son témoignage ce mercredi 14 février 2024, devant le tribunal criminel de Dixinn délocalisé à Kaloum, Mohamed Cherif Barry, natif de Koubia, explique ce qu’il a vécu ce jour.
« Le jour du 28 septembre 2009, j’étais à mon garage à Kipé je travaillais avec mes enfants, jusqu’à 14h moins. Comme c’est chez moi qu’on cuisine, pour envoyer le mangé au garage. J’ai mon fils Thierno mamadou chercher le repas à la maison. A son retour, Il a trouvé les militaires en route, il a eu peur. Des gens lui ont indiqué de contourner de l’autre à côté du marché. Lorsqu’il était sur le point de contourner , ils ont tiré sur lui et il est mort sur place. Mon fils était en tenue mécanicien. Certains amis mécaniciens ont appris la mauvaise nouvelle, et ont su qu’il s’agissait de mon fils. Mais ne voulant pas me le dire directement, un d’entre eux m’a appelé pour me dire qu’il a appris qu’ils ont tiré sur un jeune mécanicien, que de partir regarder ensemble nous, maîtres mécaniciens. C’est en ce moment que je suis venu trouvé que c’était mon enfant. Il a reçu huit 8 balles, qui étaient visibles sur son habit, à partir de son ventre jusqu’à la tête. Ceux qui lui ont tué ont mangé le repas que mon enfant transportait, selon les explication de ceux qui ont vu le drame, tout en tirant dans le bol qu’ils ont mangé. J’ai laissé le corps et sortir sur la grande route, j’ai attendu jusqu’à ce que j’ai vu une voiture de la croix rouge. Je les ai signalé pour qu’ils viennent prendre le corps de mon fils. Ils ont embarqué le corps dans la voiture, je suis allé avec eux pour déposer le corps à l’hôpital Donka. Lorsqu’on est arrivé à commandaya, à Dixinn, on a trouvé des hommes armés ,mais ce n’était pas des policiers. Ils nous ont demandé de nous arrêter, et lorsque le chauffeur tardait à le faire , un d’entre eux a tiré sur un pneu de notre voiture. Du coup, la voiture s’est arrêter et le responsable des agents, un blanc,m’a donné son gilet de la croix rouge que j’ai porté. Quand ces hommes armés sont venus nous interroger, il les a expliqué qu’on déposait un corps à Donka. Parlant de ma présence, il les a fait croire que j’étais leur mécanicien et que le corps aussi m’appartenait. C’est en ce moment qu’ils nous ont laissé. On a changé le pneu de la voiture et avons continué à Donka. Arrivés, on a déposer le corps de mon fils à la morgue. Ce que j’ai vue là-bas ce jour, je prie Dieu de n’est plus me montrer une chose pareille. Les corps sont superposés, très nombreux, malgré que je portait une chaussure de sécurité garage, mais le sang est entré dans mes paires » déclare le chef mécanicien.
Le témoin affirme avoir vu des camions militaires à l’entrée de l’hôpital Donka, prendre des corps. Mais pour quelle destination ? Mamadou Chérif Barry ne le précise pas.
« Après avoir déposé le corps de mon fils, sur le point de sortir, j’ai vu beaucoup de camions militaires à l’entrée de Donka. J’ai vu des militaires prendre des corps à la morgue, pour les jetter dans un premier camion, avant qu’un autre ne s’approche. C’est en ce moment qu’on nous a demandé de quitter sur les lieux, avec des agents de la croix rouge dans la voiture. On a quitté, et ils m’ont déposé chez moi à Koloma. J’étais presque hors de moi avec tout ce que j’ai vecu. Voilà ce que je connais de cette affaire du 28 septembre 2009 » a-t-il conclu.
Gnima Aïssata Kébé