La durée et la gestion de la transition deviennent vraisemblablement des sujets qui font couler beaucoup d’encres et de salives dans les assemblées générales des partis politiquesces derniers temps. Pour les acteurs politiques, c’est une étape difficile que le pays traverse depuis la prise de pouvoir par la junte le 05 septembre 2021.
A l’occasion de l’assemblée générale hebdomadaire de l’ex parti au pouvoir organisée ce Samedi 3 fevrier 2024 à son siège, les cadres du parti n’ont pas manqué d’exprimer leurs mécontentements.
Dans sa prise de parole, Lansana Komara memebre du bureau politique national du Rpg arc-en-ciel soutien qu’il n’y a aucun signe qui montre que la transition va bientôt prendre fin. Pour lui, le navire du CNRD est entrain de tanguer.
« Vous savez que nous traversons une période difficile, le pays dans son histoire, transverse une période difficile du jamais vu.
Avec cette transition qui nous a été imposé, aujourd’hui tout le monde se demande à quand la fin de la transition car il y a aucun signe qui montre que la transition va finir d’un moment à l’autre. Depuis le 5 septembre, cela fait deux ans et demi, nous ne savons pas où nous allons, notre transition est en train de tanguer, nous sommes en train d’aller à vau-l’eau car la limite de la transition est indéfinie. Le pays est géré comme s’il n y a plus de coup d’Etat, les gouvernants déroulent tranquillement leur programme, leur chronogramme comme si de rien n’était et le peuple observe mais est-ce-que cette observation du peuple va durer. Cette observation du peuple est très dangereuse, le réveil du peuple est dangereux. Dans tous les pays où il y a une révolution, d’abord ça commencé comme ça comme nous sommes en train de le voir » a-t-il dit d’entrée.
Devant les militants qui tentent tant bien que mal d’assister aux assemblées générales du parti, ce responsable du parit jaune lance un appel aux gouvernants et aux gouvernés d’ouvrir les yeux et d’abandonner certaines attitudes afin de regarder dans la même direction.
« Nous devons contribuer à l’éveil des consciences, des masses populaires car aucune armée ne peut vaincre un peuple conscient. C’est pourquoi nous demandons au gouvernement et aux gouvernants d’ouvrir les yeux, d’abandonner la haine, l’orgueil, les rancunes, l’exclusion afin que les guinéens regardent dans la même direction. Il faut souligner de passage qu’une transition indéfinie conduit inéluctablement vers l’instabilité avec son cortège de frustrations et de malheur. C’est donc le lieu de demander tous les pays épris de paix, de justice et à tous les pays démocratiques d’œuvrer pour aider notre pays à sortir de ce bourbier car peut-être ceux qui nous ont plongé dans ce bourbier ne savent plus peut-être comment en sortir.C’est pourquoi ils s’accrochent sachant bien que la voie empruntée n’est pas la bonne surtout que les pays européens et américains doivent savoir que leur intérêt qu’ils défendent en étant du côté de la junte au pouvoir ne peuvent être garantis que dans la tranquillité car si à chaque fois que des citoyens opprimés descendent dans les rues pour réclamer leur droit qui est d’ailleurs reconnu par la constitution, sont réprimés dans le sang alors quel est l’investisseur sérieux qui va investir dans une telle situation(…) La communauté internationale doit prendre le cas guinéen au sérieux et très au sérieux. Ce n’est pas que nous ne pouvons pas protester contre l’oppression mais nous prenons la communauté internationale à témoin car trop c’est trop » a-t-il ajouté.
Détenus il y a plusieurs mois de cela par la Cour de Répression des infractions économiques et financières, Lansana Komara sollicite aujourd’hui une libération de ses camarades ainsi que le retour des exilés mais surtout celui de leur champion Alpha Condé.
« Nous voulons la paix, la liberté c’est pourquoi nous demandons la libération de nos camarades injustement incarcérés depuis plus de deux ans. Nous voulons que tous nos camarades soient libérés, c’est cela le vœu, du peuple de l’écrasante majorité des guinéens et je crois nos vœux tomberont dans de bonnes oreilles. Urgemment le retour de tous les exilés, le retour du professeur Alpha Condé dans sa patrie Guinée » a-t-il ajouté.
Alors que le CNRD avait conclu un délai de 3 ans avec la CEDEAO pour le retour à l’ordre constitutionnel en Guinée, à dix mois de la fin de cette échéance, les acteurs politiques apparemment ne gardent pas espoir quant au respect de ce délai.
Mamadou Saidou Baldé