Le procès des massacres du 28 septembre 2009 s’est poursuivi ce mercredi 17 janvier 2024, au tribunal criminel de Dixinn délocalisé à Kaloum. Après le passage de Mamadi Soumaoro, ancienne recrue de kaléah à la barre mardi, c’était au tour de l’ancien ministre de la jeunesse , des sports et de l’emploi jeune à l’époque des faits de livrer sa part de vérité en tant que témoin.
Fodéba Isto Kéira a commencé ses propos par exprimer sa solidarité et ses condoléances à toutes les victimes de ce malheureux événement, 28 septembre 2009, et souhaité que la vérité soit dite.
« Je suis venu au ministère de la jeunesse, des sports et de la promotion emploi jeune, juste 2 ou 3 mois avant l’événement. J’avais trouvé sur la table deux activités principales. C’était d’abord au niveau du foot ball. En 2009, c’était pour la première fois que la fédération internationale de football association Fifa, et la CAF décident d’organiser des éliminatoires combinés de la coupe du monde et la coupe d’Afrique des nations. C’était une première en Afrique. Donc avant que je ne vienne, notre équipe nationale qui était engagée dans la compétition avait déjà commencé certains matchs. Il nous restait pratiquement 2 matchs. Un match important qui était prévu le 11 octobre à Conakry, contre le Burkina fasso. Après c’était le dernier match, qui devrait se jouer en fin octobre en côté d’Ivoire. Donc c’était une priorité pour nous de faire venir la fédération guinéenne de football pour discuter des modalités de préparations de ce match. Nous avons avec tout le cabinet discuté. Il a été donc arrêté, comme première mesure, de délocaliser tous les matchs du 28 septembre, du championnat national, sur le stade annexe, ou sur d’autres terrains. Parce que le terrain devait être entretenu sur le plan technique. Ce qui fut fait. Maintenant le 25 septembre 2009 aussi est une date pour la jeunesse guinéenne. Donc c’était les deux actions prioritaires que j’ai trouvé sur la table. Et il fallait partir au charbon. C’est ce que nous avons fait. Prioritairement le match, et aussi l’organisation de la journée nationale de la jeunesse le 25 septembre. Voyant le stade de Nongo qui était en concession, il y avait trop de retard. En tant que premier responsable du département, j’ai proposé au cabinet d’interpeller le président de la république d’alors, le capitaine Moussa Dadis Camara et tout le gouvernement pour organiser pour une fois, cette cérémonie dans l’espace du stade Nongo.Donc ces deux événements ont été programmés (…) » relate Isto Kéira
Parlant de la lettre d’autorisation de manifestation dans le stade, Fodéba Isto Kéira précise.
« Il y a eu tellement de spéculations autour des lettres de demande d’organisation de meeting, de demande de spectacles. Toutes ces manifestations, il a été demandé de délocaliser ces différentes manifestations . Il y’a eu des spéculations qui disaient qu’une lettre avait été adressée à monsieur le ministre ou à la mairie de Dixinn, que la mairie a répondu, le ministre de la jeunesse n’a pas répondu. Je confirme ici avec fermeté, que jusqu’à ce jour, je n’ai pas vu cette lettre qui a été déposée. Après l’événement de la jeunesse le 25 septembre, le président Dadis m’a appelé qu’on doit aller à Labé pour un meeting (…) Moi je me suis retourné le 27 à Conakry. Et comme le 28 septembre était déclaré comme chômé et payé, je suis resté coucher chez moi toute la journée. Et j’ai suivi à travers les ondes, malheureusement les massacres du 28 septembre 2009. Je suis arrivé au stade, pratiquement 10 jours après l’événement. Ce que j’ai vu, c’était un spectacle désolant(….) » dira
l’ex ministre de la jeunesse, des sports et de l’emploi jeune.
Gnima Aïssata Kébé