Ces derniers temps, plusieurs jeunes tombent sous le feu des balles le long de la route le prince, une situation qui plonge de nombreuse famille en deuil. Face à ces tueries devenues récurrentes, l’organisation guinéenne de défense des droits de l’Homme ne reste pas indifférente.
Interrogé ce jeudi 07 décembre 2023 dans l’émission « Le Supplément » de nos confrères de Fim Fm, le chargé de communication de l’OGDH regrette le retour des anciennes pratiques malgré la promesse tenue par le chef de la junte le jour de sa prise du pouvoir le 05 septembre 2021.
« Vous savez que c’est des pratiques que nous avions connues en Guinée pendant le précédent régime, mais on nous avait promis qu’on allait plus revivre ces pratiques. Aujourd’hui, ce qui est plus inquiétant, c’est la banalité avec laquelle on utilise les armes à feu pendant le maintien de l’ordre », a-t-il réagi d’entrée.
Tout en rappelant les dispositions prévues par loi sur le maintien d’ordre, Alseny Sall pointe du doigt son manque d’application qui prévoit « qu’à chaque fois qu’une arme est utilisée dans le maintien de l’ordre, le chef d’équipe a l’obligation de faire un rapport d’incident pour justifier l’utilisation de cette arme », c’est pourquoi estime t-il que « si cela se faisait régulièrement, ça allait aboutir à des enquêtes judiciaires ».
Par ailleurs, ce défenseur des droits de l’homme ne reste pas sans déplorer l’attitude des manifestations parfois désagréable vis-à-vis des citoyens. Alseny Sall reconnaît certes le devoir de l’État à maintenir l’ordre public mais fustige tout même la banalisation de la vie humaine sur l’axe.
« Le constat qui est fait, il est très facile d’utiliser les armes à feu contre les manifestants au niveau de l’axe, même si nous déplorons aussi que des jeunes sortent souvent dans la rue, bloquent la circulation et empêchent les citoyens de vaquer à leurs préoccupations. Quand de telles situations arrivent, c’est tout à fait normal que les autorités interviennent pour arrêter ceux qui sont responsables de trouble à l’ordre public, leur faire subir la rigueur de la loi. Mais malheureusement il y a une espèce de banalisation de la vie humaine sur l’Axe. Et nous pensons qu’il y a une impunité qui est garantie à ceux qui font ces pratiques-là » a-t-il déploré.
Depuis l’arrivée du CNRD au pouvoir plus d’une trentaine de personnes dont des adolescents ont perdu la vie par balle. Même si le garde des sceaux donne des injonctions de poursuite au procureur général afin d’élucider ces cas de morts, jusque-là, nous n’avons aucune information quant à l’aboutissement des enquêtes.
Mamadou Saidou Baldé