Plusieurs mois après la démolition de son domicile à Conakry ainsi que l’annonce d’une plainte contre lui dans le dossier de vente d’air Guinée, l’ancien premier ministre séjourne au Sénégal. Ce mercredi 06 décembre 2023, Cellou Dalein Diallo brise le silence dans une interview accordée à nos confrères d’Espace Fm. La conduite de la transition ainsi que le respect du délai de 24 mois sont entre autres les questions évoquées par lui.
Selon le président de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée, au jour d’aujourd’hui, il est impossible de croire que la junte puisse respecter le délai des 24 mois obtenu auprès de la CEDEAO compte tenu des 10 points inscrits au chronogramme de la transition.
« L’accord dynamique d’octobre 2022 était un marché de dupe. Il est absolument impossible de réaliser le RAVEC et le recensement général de la population en 24 mois. Donc, je ne suis pas surpris de voir qu’on commence à constater et d’envisager parfois un glissement. Ce n’était pas possible. Le CNRD était conscient. Lorsqu’ils ont demandé les 10 points, ils savaient pertinemment que c’était impossible de financer ces 10 points et de réaliser ces 10 points en 24 mois », a-t-il dit d’entrée.
Pour éviter un éventuel report du délai de la transition, Cellou Dalein Diallo n’a pas manqué de proposer des pistes de solution à la junte. Pour cet acteur politique, décaler la transition n’est pas la solution mais plutôt il faut une prise de conscience des dirigeants actuels afin d’ouvrir un dialogue réaliste.
« Le glissement n’est pas la bonne solution. La solution, c’est la prise de conscience du CNRD et d’ouvrir un dialogue réaliste pour dire voilà la situation et avoir l’honnêteté de reconnaître que la situation telle qu’elle évolue ne permet pas de respecter l’échéance fixée. Qu’est-ce qu’on fait ? S’il y a une volonté politique d’écouter les autres, s’il y a l’humilité de vouloir obtenir une solution, compte tenu de toutes les crises, on va dire qu’est-ce qu’il faut ? Alors, je vous ai dit qu’on a un fichier consensuel de la classe politique qui n’a besoin que d’une révision », a-t-il lâché dans les grandes gueules.
Par ailleurs, le président de l’alliance nationale pour l’alternance (ANAD) soutient que s’il y avait une bonne volonté de la part du Cnrd « on aurait fait l’inventaire de ce qu’on a, on aurait recruté déjà un opérateur technique et puis on va procéder à une révision classique du fichier électoral qui consiste à enrôler tous ceux qui ont le droit d’être dans le fichier et qui ne l’ont pas été lors de la dernière révision. Et notamment ceux qui ont entre-temps atteint les 18 ans ou ceux qui avaient été exclus comme les guinéens de l’étranger. Mais tout ça, il faut d’abord faire l’inventaire des kits d’enrôlement qu’on a, l’inventaire des logiciels qu’on a, les logiciels de détection et délimitation des doublons et des mineurs, parce que tout a été acquis, tout existe », a t-il déploré.
Loin de son pays, le dirigeant de l’un des plus grands partis politique de guinée reste pour le moment pessimiste quant au respect du délais indiqué.
Mamadou Saidou Baldé