L’an deux de la prise de pouvoir par effraction par la nébuleuse CNRD marque le profond désenchantement des Guinéens assoiffés de démocratie et d’Etat de droit tant les putschistes du 05 septembre 2021 ont dévié de leur trajectoire originelle.
C’est sans appel un divorce, une séparation définitive entre JUDA ISCARIOTE et les enfants de la Terre promise que viennent confirmer les événements malheureux du 04 novembre dernier.
Malgré la gravité de l’opération menée par ce groupe de commandos à la Maison centrale de Conakry, les autorités de la transition, plutôt que d’en tirer les enseignements nécessaires, ont enfoncé le clou vis-à-vis des populations complètement déçues de la gestion du pays, en ironisant, banalisant et minorant les faits.
L’espoir suscité par le CNRD a viré au cauchemar en raison de l’amplification des erreurs et pratiques du passé comme entre autres : le népotisme, le favoritisme, le clanisme, l’enrichissement illicite, l’instrumentalisation des institutions républicaines, de la justice, le piétinement des droits des citoyens, l’irrespect des principes démocratiques, la politisation à outrance de l’administration publique, la gabegie financière, la pauvreté….
D’ailleurs, comment comprendre que des dirigeants qui tiennent à se faire passer pour des parangons de vertu et des hercules de la bonne gouvernance, refusent de se soumettre à une des règles les plus élémentaires de transparence en matière de moralisation de la vie publique à savoir la déclaration de patrimoine ?
Autre paradoxe ! Comment admettre que depuis le déclenchement des procédures devant la CRIEF, seuls des civils sont interpellés et pas un seul homme en uniforme ? Les hommes en uniforme seraient-ils bénéficiaires d’une sorte d’impunité ad vitam æternam?
Voilà tant de questions qui ôtent toute crédibilité à la prétendue moralisation de la vie publique dont se targue tant la junte militaire.
La rectification institutionnelle a accouché d’une souris et la Guinée, pays de tous les paradoxes, se noie dans les atermoiements d’une junte en perdition.
SEKOU KOUNDOUNO
RESPONSABLE DES STRATÉGIES ET PLANIFICATION DU FNDC