La scène politique guinéenne est depuis longtemps le théâtre de stratagèmes subtils utilisés par ce que l’on appelle communément « les faucons ». Leur méthode éprouvée pour piéger un président repose sur un isolement calculé de la réalité, créant une bulle illusoire de pouvoir autour du chef de l’État.
Le premier acte de ce piège consiste à couper le président de toute source d’information critique. Les journaux, physiques ou en ligne, deviennent tabous, tout comme les émissions interactives. À la place, ces faucons sont capables de mobiliser des milliers de personnes, généralement en agitant des billets de banque, pour acclamer le président, renforçant ainsi son illusion de popularité sans faille.
Dans cette bulle, le président commence à se percevoir comme un super-homme, un être omniscient et omnipotent. Il croit tout savoir, tout maîtriser, et être capable de tout. Cependant, cette illusion est fragile.
Le piège se referme lorsque le président rencontre des problèmes ou perd le pouvoir. Soudainement, ceux qui l’encensaient deviennent ses plus virulents critiques. Il est vilipendé, lâché, et même lynché médiatiquement par les mêmes faucons opportunistes qui l’avaient encensé.
Le président se rend alors compte de la vraie nature de ses prétendus soutiens, mais il est souvent trop tard. Tout s’effondre autour de lui, et l’illusion de toute-puissance se transforme en une déchéance totale. Il est abandonné de tous, plongé dans un regret indescriptible.
Cette malédiction semble rarement épargner nos dirigeants en Guinée. Cependant, il est temps que les dirigeants actuels prennent conscience que les mêmes causes produisent les mêmes effets. La lucidité et la sagesse face aux vices politiques sont les seuls moyens de garantir une sortie honorable de cette dangereuse danse du pouvoir. En Guinée, la réalité doit primer sur les illusions pour le bien du pays et de ses citoyens.
Abdourahamane Nabé